Selon les chiffres de la Dares récemment publiés, le service des statistiques du ministère du travail relève que le nombre de jeunes ayant intégré la voie de l’alternance en 2016 a augmenté de 1,9%, par rapport à 2015. Au total, 288.700 jeunes sont entrés en apprentissage l’an dernier.
Alors que la hausse en 2015 dans le secteur privé (+0,4 %) avait été essentiellement due aux recrutements d’apprentis mineurs dans les entreprises de moins de 10 salariés, l’augmentation en 2016 repose sur les embauches d’apprentis en formation de niveau bac + 2 ou plus dans des entreprises de 10 salariés ou plus (+5,6 %). L’intérêt de l’apprentissage se confirme sauf dans les HCR
En 2015, sous l’impulsion de la mise en place de l’aide « TPE jeunes apprentis », la hausse des recrutements était tirée par les entreprises de moins de 11 salariés. En 2016, les embauches reprennent dans les entreprises de 10 salariés et plus et sont particulièrement dynamiques dans les entreprises de 50 salariés et plus (+4,4 %). La hausse des recrutements dans les entreprises de 50 salariés et plus se traduit par une hausse des apprentis de niveau baccalauréat ou supérieur à la signature de leur contrat.
Cependant dans le secteur des industries hôtelières, après la hausse de 2015, les embauches de jeunes en formation d’alternance ont fortement baissé en 2016 (-5,8 %) notamment dans les TPE de moins de 10 salariés. Près d’un tiers des contrats n’arrive pas à leur terme
28 % des contrats d’apprentissage commencés au cours de la campagne 2014-2015 (juin à mai) ont été rompus avant leur terme. Ce « taux de rupture brut » est plus faible pour les contrats de moins d’un an (14,5 %) et plus élevé pour les contrats d’une durée comprise entre 13 et 24 mois (32 % pour les contrats entre 13 et 23 mois et 38 % pour les contrats de 24 mois), qui sont les plus nombreux. La grande majorité des ruptures interviennent avant un an. Près d’un tiers des ruptures ont lieu au cours de la période d’essai (les 2 premiers mois du contrat) et 11 % dans les deux derniers mois du contrat ou après l’obtention du diplôme.
Le taux de rupture hors période d’essai et hors rupture en fin de contrat s’élève à 17 %. Des apprentis plus diplômés
D’après la Dares, les embauches d’apprentis préparant un diplôme de niveau bac +2 ou plus sont en hausse de + 5,3 % par rapport à 2015. Ainsi, l’an passé, un apprenti sur deux était diplômé du baccalauréat à la signature de son contrat. En revanche, les entrées en formation de niveau CAP (-1,1%) et baccalauréat ou brevet professionnel (-1,3%) sont en baisse. Cette baisse s’inscrit dans une tendance de long terme, explique la Dares, due à la baisse de l’emploi dans les métiers traditionnels de l’apprentissage, que sont les métiers de l’hôtellerie-restauration et du bâtiment… Les jeunes du secondaire se détournent de l’apprentissage
Une étude conjointe de l’Insee et de la Dares, publiée en juillet dernier, montre que les jeunes du secondaire se détournent de plus en plus de l’apprentissage notamment des métiers traditionnels et artisanales.
Ainsi, depuis 2008, le nombre annuel d’entrées en apprentissage de la seconde à la terminale a diminué de 24 %, alors que celles des étudiants du supérieur a progressé de plus de 48 %.
Les auteurs de l’étude relève que « 80 % des élèves de troisième ont désormais 13 ou 14 ans au début de leur année scolaire (contre 66 % il y a dix ans). À ces âges, la poursuite d’études dans l’enseignement général paraît souvent préférable pour des jeunes qui n’ont pas forcément la maturité, le goût ou la mobilité suffisante pour entrer dans une entreprise ».
Enfin, « malgré les multiples campagnes de communication, l’apprentissage continue de souffrir d’une image négative », ajoutent les auteurs.
11 septembre 2017