Une enquête effectuée auprès des adhérents de l’Umih, du GNI, du GNC et du SNRTC fait ressortir une baisse d’activité généralisée cet été dans les CHR de l’hexagone.
Les organisations professionnelles demandent ainsi le prolongement du dispositif d’accompagnement censé prendre fin le 31 août 2021.
Selon l’Umih, le GNI, le GNC et le SNRTC, l’activité des cafés, hôtels, restaurants et discothèques a connu une chute d’activité de 20 % à l’échelle nationale et été, par rapport à 2019.
Cette tendance ressort d’une enquête qui a été réalisée auprès de plus de 7 000 de leurs adhérents.
Il y a eu de très fortes disparités selon les types d’établissements et les territoires.
La mise en place du pass sanitaire, annoncée le 12 juillet et effective le 9 août, « a eu un impact certain sur l’activité des entreprises dans le secteur des hôtels, cafés et restaurants », estiment les organisations professionnelles. En premier lieu, les hôtels ont été victimes de nombreuses annulations et d’une chute des réservations dès le 12 juillet au soir. « Les incertitudes liées au pass ont pesé sur l’activité des hôtels ».
Des chiffres « qui prouvent qu’en dépit de la saison estivale, les entreprises du secteur CHR restent en crise, cumulé à une arrière-saison qui inquiète la profession (tourisme mondial toujours bridé, évènements professionnels encore reportés, maintien du télétravail), les organisations professionnelles demanderont le 30 août prochain au ministre de l’Économie le prolongement du dispositif d’accompagnement qui devait prendre fin le 31 août 2021 », indiquent les organisations. « Il est indispensable de prolonger le dispositif du Fonds de Solidarité au-delà du 31 août ainsi que le crédit de cotisations. Des solutions doivent également être trouvées pour repousser le remboursement des PGE. Les entreprises ne pourront pas faire face dans l’immédiat à leurs échéances. Elles risquent de disparaître. »
Les chiffres
- Hôtels
En juillet, seuls 20 % des hôtels ont fait le plein, avant une reprise plus importante, de l’ordre de 50 %, grâce aux réservations de dernière minute.
- Restaurants
La trajectoire a été inverse pour les restaurants. Après une forte reprise en juillet, la baisse d’activité a été réelle à compter du 9 août. Près d’un tiers des professionnels interrogés (31 %) ont constaté des conflits liés à l’obligation du pass sanitaire, et 80 % d’entre eux ont noté une baisse d’activité dans la semaine du 9 août, qu’ils ont estimé à 20 % de perte par rapport à la semaine précédente. 60 % des restaurants ayant répondu à l’enquête ont perdu au moins 20 % de leur chiffre d’affaires (CA) entre juillet et août 2021, et ils sont même 40 % à avoir perdu plus de 50 % de leur CA. Toutefois, un peu moins de 30 % (26,3 %) des professionnels interrogés ont annoncé un CA supérieur (en moyenne de 20 %) par rapport à l’été 2019. Ces établissements sont essentiellement installés en zone rurale ou très touristique.
- Cafés bars
Du côté des cafés et bars, 80 % ont enregistré une chute d’activité d’au moins 20 % entre juillet et août 2021. Une chute qui atteint même 50 % du CA pour 42 % des professionnels interrogés. La clientèle touristique étrangère n’était pas présente et la clientèle française n’a pas compensé cette absence. Pas plus que les jeunes de 18 à 35 ans, moins vaccinés, qui à compter du 9 août se sont davantage rassemblés sur les plages et autres espaces publics que dans les bars.
- Discothèques
Pour les discothèques qui ont décidé d’ouvrir à partir du 9 juillet (25 % d’entre elles), elles ont réalisé un chiffre d’affaires égal ou supérieur à l’été 2019.
Une situation catastrophique à Paris et Outre-mer
Les organisations professionnelles déplorent une situation catastrophique pour les établissements parisiens : la moitié des hôtels de la capitale était fermée en juillet, et les deux tiers en août. Parmi ceux qui sont restés ouverts, aucun n’a réussi à réaliser son chiffre d’affaires de 2019. Ces mauvais chiffres se retrouvent également dans les bars et restaurants parisiens.
L’activité a chuté de 45 % en moyenne (et même jusqu’à 60 %) pour les restaurants cet été pour les établissements situés Outre-mer (couvre-feu, confinement) et dans les grandes métropoles (Lille, Lyon, Bordeaux, Marseille).
En bref :
– Les problèmes de contrôle du pass sanitaire concernent les bars (ou bars-restaurants) mais pas les établissements de restauration.
– Les clients refusés concernent principalement les personnes ayant eu une 1ère injection mais n’ayant pas le schéma vaccinal complet.
– Des exploitants sont assez offusqués de constater que, après avoir refusé des clients n’ayant pas le pass sanitaire, ils les aperçoivent installés dans des établissements proches de chez eux…
– Une majorité réclame un contrôle plus large des forces de l’ordre car ils ne comprennent pas que, en suivant les consignes, ils acceptent d’avoir une baisse de C.A. alors que d’autres « hors la loi » bénéficient de la souplesse constatée.
– Certains commentaires révèlent que les problèmes semblent survenir dans les établissements où il apparait, par des propos agressifs, que le patron est lui-même contre le pass sanitaire.
– Il y a lieu de s’inquiéter pour les établissements qui, après le 30 août, continueront à faire travailler leurs salariés n’ayant pas le pass sanitaire. P.G.
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