Au lendemain de l’annonce brutale de la faillite du Tour-opérateur Thomas Cook, l’onde de choc continue de se propager dans l’industrie du tourisme du bassin méditerranéen. Cette faillite a déclenché depuis le lundi 23 septembre une onde de choc d’une ampleur rarement connue dans l’histoire du tourisme.
Le tourisme tunisien , 1er impacté
Le pays le plus impacté par la faillite de Thomas Cook, c’est la Tunisie, destination convalescente qui avait enfin retrouvé les faveurs des Tour-opérateurs après des années difficiles. Près de 10 000 touristes clients du Tour opérateur, dont 4500 Britanniques, s’y trouvaient lorsque la faillite a été annoncée. Une cellule de crise a été activée pour répondre aux inquiétudes des voyageurs, mais aussi à celles des hôteliers, qui en sont déjà pour leurs frais (des hôteliers tunisiens indiquent que le voyagiste ne paie plus depuis 3 mois, ce qui représente le quart du chiffre d’affaires annuel des hôteliers concernés par la crise).
Le ministre tunisien du Tourisme René Trabelsi a précisé à l’agence Reuters que « Le bilan économique est beaucoup plus grave pour les hôtels impactés par la faillite de Thomas Cook que les conséquences des attentats de 2015. Cette faillite frappera certains hôteliers qui faisaient une large part de leur chiffre d’affaires via le voyagiste britannique ».
Le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, Khaled Fakhfakh (FTH) a indiqué à l’AFP que les réservations annulées pour l’arrière-saison représentent environ 30 à 40.000 séjours. Selon les premières estimations de la FTH, le voyagiste a fait faillite avant d’avoir réglé les factures pour la haute saison estivale, laissant plus de 60 millions d’euros d’impayés (une quarantaine d’hôtels sont impactés).
Une caisse de compensation britannique doit prendre en charge les nuitées des touristes concernés à partir de la date de la faillite. Mais les factures des périodes précédentes devront être réclamées auprès de l’administrateur judiciaire, a précisé l’ambassadrice britannique lors d’une conférence de presse à Tunis.
La faillite du Tour-opérateur secoue les hôteliers du Maghreb et des Canaries
Au Maroc, une cellule de crise a également été mise en place pour encadrer le rapatriement de milliers de clients du TO bloqués à Marrakech et à Agadir.
En Espagne, la faillite de Thomas Cook impacte sévèrement les hôteliers des Canaries et des Baléares.
Selon l’association hôtelière des Canaries FEHT, environ 35000 touristes sont affectés dans l’archipel par la faillite de Thomas Cook : « en prenant en compte l’impact sur le transport, l’hébergement, la restauration, les pertes provoquées par cette faillite se chiffreront en millions d’euros », a déploré dans un communiqué la fédération des petites et moyennes entreprises PIMEM.
Les Britanniques sont les touristes étrangers les plus nombreux en Espagne, avec 10,5 millions de visiteurs au premier semestre 2019, suivis par les Allemands et les Français, selon des statistiques officielles espagnoles.
Enfin, les industries du tourisme de la Grèce dont 50000 clients du TO s’y trouvaient en vacances, Chypre (11000 voyageurs), la Turquie avec 21000 clients du TO, la Croatie et la Bulgarie sont sévèrement ébranlées par la faillite de Thomas Cook.
La filiale française Thomas Cook qui a annoncé son placement en redressement judiciaire indique que la principale priorité à court terme reste la prise en charge des 9 620 clients actuellement en vacances. PG