Le président confédéral de la Confédération des Professionnels Indépendants de l’Hôtellerie Gérard Guy a récemment rendu public un billet d’humeur mettant en avant les inquiétudes du secteur quant à l’avenir de la profession. « L’enfer est pavé de bonnes intentions Depuis la conférence de presse du chef de l’Etat, celui que l’on connaissait social démocrate s’est présenté comme un social libéral et ce n’est pas nous, chefs d’entreprises, qui songerions à nous plaindre que les lois intangibles de l’économie l’emportent sur le bréviaire socialiste et que le réalisme succède enfin à l’utopie.
Il reste cependant à vérifier que François Hollande n’en restera pas aux bonnes intentions et qu’il passera aux actes. Car c’est là qu’il sera finalement jugé. Nous avons l’habitude de dire dans nos entreprises que « la confiance n’exclut pas le contrôle ».
Il est également regrettable d’avoir perdu dix-huit mois avant d’en arriver à ce réveil lucide et d’admettre la priorité en matière « d’offre » des entreprises sur celle de « la demande » des salariés, la distribution des richesses ne pouvant se faire qu’après avoir réalisé des bénéfices. Il est également très regrettable que certaines mesures ne puissent voir le jour qu’en 2015 alors qu’il y a urgence. Pourquoi remettre à demain ce qui peut être fait aujourd’hui ? Je rappelle en effet que depuis le 1er janvier nous sommes confrontés à une hausse de la TVA et que nous subissons de plein fouet, depuis plusieurs mois, des augmentations multiples et variées : impôts, charges, taxes diverses, électricité, etc. alors que dans le même temps le pouvoir d’achat des consommateurs n’a cessé de diminuer et que le panier de la ménagère s’est restreint comme une peau de chagrin.
Voici quelques jours la Banque de France a rendu publique une analyse qui confirme que le nombre de défaillances d’entreprises dans le secteur des CHR continuait d’augmenter, avec une hausse constatée de près de 8 % sur un an. Il est plus qu’urgent de stopper cette spirale infernale qui affecte un pan entier de notre économie, celui du tourisme.
Ne prévoit-on pas une croissance de seulement 0,9% cette année quand elle sera de 2% en Allemagne, 2,4% en Grande-Bretagne et 2,7 % aux Etats-Unis ? N’annonce-t-on pas déjà un chômage qui frappera cette année 11 % de la population active? Par ailleurs le taux de marge de nos entreprises a atteint son plus bas niveau historique et représente l’un des plus faibles d’Europe.
Autant de chiffres qui sont alarmants et qui exigent de nos gouvernants qu’ils stoppent immédiatement leur fuite en avant en matière d’impôts, de dépenses publiques et de règlements qui sont autant de freins mortels à la croissance et à l’emploi. Face à cet enjeu crucial pour le pays et nos entreprises le président de la République ne peut plus se permettre de jouer les petits bras.
Il lui faut avoir le courage de prendre exemple sur un Tony Blair ou un Gerhard Schröder qui ont su, en leur temps, remettre leur pays sur les rails. Dans histoire seuls les hommes politiques qui ont su faire preuve d’un authentique courage à l’heure des épreuves ont été reconnus comme de véritables hommes d’Etat. A François Hollande de nous démontrer qu’il en est capable, il n’est jamais trop tard pour bien faire. » Gérard Guy
20 janvier 2014