Des performances solides pour l’hôtellerie française

Des performances solides pour l’hôtellerie française

Le secteur de l’hôtellerie française affiche en 2024 et 2025 des performances solides, tirées par un tourisme international dynamique, un fort niveau d’investissement et une implication croissante des familles dans le capital hôtelier, indique la 48ᵉ édition de l’étude L’Industrie Hôtelière Française de Rydge Conseil (ex-KPMG).


« Sur les sept premiers mois de 2025, une vraie dynamique d’activité a été enregistrée sur la destination France avec +3% de hausse pour les nuitées hôtelières », a indiqué Stéphane Botz, associé Rydge Conseil, lors de la présentation de l’étude annuelle le 8 octobre dernier à Paris. Au total, 123 millions de nuitées hôtelières ont été enregistrées sur les sept premiers mois de 2025, Paris restant en tête (+11 %), la Provence, les Alpes et les régions tempérées tirant également leur épingle du jeu. En août, les vagues de chaleur ont encouragé les touristes à se tourner vers des destinations plus fraîches, donnant naissance à la tendance de la « coolcation », ces vacances axées sur la détente dans des zones moins exposées à la canicule.


L’offre hôtelière apparaît dynamique, portée par de nombreux projets en cours. « Plus de 150 projets hôteliers vont voir le jour à l’horizon 2028 sur le territoire français, représentant près de 15 000 chambres », complète Stéphane Botz, en précisant que 37% des chambres en projet sont concentrées en Ile-de-France. Malgré le contexte économique et politique incertain, il anticipe globalement une année 2025 équivalente à 2024 en termes d’investissements et de performances. « Les taux d’occupation sont légèrement en baisse mais le secteur du tourisme se porte bien avec des niveaux de performance en amélioration. Il ne faut pas oublier que 2023 et 2024 -avec un trou d’air sur Paris en juillet 2024-, ont été des années exceptionnelles. »


 


Un léger recul de la fréquentation en 2024


L’année 2024 a marqué un tournant avec 71 milliards d’euros de recettes touristiques internationales enregistrées dans l’Hexagone, soit une hausse de 8 % par rapport à 2023, selon la Banque de France. Cette tendance se prolonge au premier semestre 2025 avec une hausse de 13,7 % des recettes, soutenue par la clientèle européenne, japonaise et américaine.


Si la fréquentation hôtelière a légèrement reculé en 2024 (-1,4 % de nuitées), les prix moyens ont continué de grimper, notamment sous l’effet des Jeux olympiques et de l’inflation. Les établissements haut de gamme, particulièrement sur la Côte d’Azur, ont vu leurs tarifs progresser de plus de 3 %, compensant la baisse de clientèle dans certaines zones urbaines.


Côté investissements, l’année 2024 s’est révélée particulièrement active. Le volume total des investissements hôteliers en Europe a progressé de plus de 50 %, atteignant plus de 21 milliards d’euros. La France s’impose comme le troisième marché hôtelier européen, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne, et attire désormais 13 % des volumes transactionnels. Le cap symbolique des 100 millions de visiteurs étrangers a par ailleurs été franchi en 2024 renforçant l’attrait du secteur pour les investisseurs.


Autre enseignement majeur de l’étude, la montée en puissance des groupes familiaux et des family offices, devenus des acteurs centraux du marché. En 2024, 70 % des transactions hôtelières impliquaient au moins une famille, représentant 41 % du volume total échangé. Leur approche à long terme, plus patrimoniale que spéculative, se distingue des autres classes d’actifs.


Enfin, Rydge Conseil met en lumière la transformation de l’expérience client : architecture et design deviennent des leviers essentiels de différenciation, tandis que les offres destinées aux familles telles que les kids clubs se multiplient. Concernant les palaces français, le RevPAR 2024 s’affiche en hausse de 11% par rapport à celui de 2023, met en avant L’Observatoire des Palaces 2024 de Rydge Conseil et jusqu’à +19% pour ceux de Courchevel. Autre constat, les hôtels hybrides (hostels et hôtels hybrides économiques) poursuivent leur essor, atteignant des taux d’occupation de 79 % à Paris et 68 % en région.


N. F.


 


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