Conséquence des attentats qui ont frappé Paris en novembre 2015 et Nice en juillet 2016, l’activité touristique est très affectée en Île-de-France et en PACA. En ce qui concerne le reste du territoire, presque toutes les conditions étaient réunies pour que l’activité des intervenants de la filière CHR se redresse : Euro de foot, météo particulièrement favorable, légère amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Cependant, l’activité a été globalement décevante cet été sur la quasi-totalité des régions françaises.Outre les difficultés du secteur touristique liées aux attentats, la saison estivale a été globalement décevante en ce qui concerne la filière des CHR sur l’ensemble du territoire. En effet, malgré une météo particulièrement favorable à laquelle s’ajoute la consolidation du pouvoir d’achat des ménages et un afflux massif de touristes début juillet lors de l’Euro de foot, l’activité des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs est restée en panne lors de l’été 2016. Plus précisément, le chiffre d’affaires global de la filière CHR en France s’est détérioré de 4,5 % au troisième trimestre 2016 (juillet-août-septembre) par rapport au même trimestre de l’année précédente. La tendance annuelle fléchit sensiblement, à hauteur de - 6 % à l’issue de la saison estivale.
Fuite des touristes étrangers
La fuite des touristes étrangers induite par les attentats qui frappent l’Hexagone depuis janvier 2015 affecte tout particulièrement les professionnels implantés à Paris et sur la Côte d’Azur. L’activité reste sinistrée en Île-de-France au cours de l’été, avec une baisse de l’ordre de - 11 % et la région PACA accuse un repli de - 5,5 % sur l’ensemble du trimestre. Bien que dans une moindre mesure, presque toutes les autres régions de l’Hexagone affichent également des baisses d’activité ce trimestre. Seuls les intervenants implantés dans les Pays-de-la-Loire et en Auvergne-Rhône-Alpes voient leur activité se redresser.
Ce faible dynamisme global pèse sur la trésorerie des entreprises de la filière des CHR qui demeure très fragile lors de l’été 2016. La situation des marges reste également préoccupante pour un tiers des intervenants au cours du troisième trimestre 2016 alors que moins d’un quart d’entre eux bénéficient d’une amélioration de cet indicateur.
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Activité des hôtels et des hôtels-restaurantsLa baisse d’activité pour le secteur de l’hôtellerie est particulièrement marquée, à - 6 % pour les hôtels et à - 5,5 % pour les hôtels-restaurants, comparé au même trimestre de l’année précédente. La fuite des touristes étrangers induite par les attentats concerne principalement l’Île-de-France : les baisses d’activité restent importantes au troisième trimestre 2016 (- 12 %). Mais les mauvais résultats ne se limitent pas à cette seule région : l’hôtellerie s’affiche dans le rouge sur une grande partie du territoire avec des baisses marquées dans le Nord-Est et en Nouvelle Aquitaine. Seuls les hôteliers implantés en Bretagne profitent de ce bel été.Fréquentation et ticket moyen La diminution de la fréquentation explique en partie le faible dynamisme de l’activité des hôtels observé ce trimestre. De fait, une majorité de responsables voient leur nombre de clients se réduire au cours de la saison estivale. À cela s’ajoute désormais une forte réduction du ticket moyen, jugé à la baisse par la moitié des responsables contre seulement 16 % d’opinion contraire.
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Marges et trésorerieLa situation des marges se détériore un peu plus au cours du troisième trimestre 2016. Plus de quatre hôteliers sur dix font part d’une baisse de cet indicateur et seulement un quart d’entre eux notent une hausse.L’état de la trésorerie des hôteliers redevient fortement préoccupant au cours de la saison estivale. Plus d’un tiers des responsables sont confrontés à une dégradation de leur situation financière.
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Perspectives d’activitéLes dates de vacances de la Toussaint mécontentent les hôteliers. En effet, les vacances débutent en milieu de semaine cette année, les hôteliers perdent donc un week-end sachant que les réservations se font en général du samedi au samedi.Suite à un été décevant, les hôteliers craignent que leurs difficultés persistent au cours de l’automne. En effet, 44 % des responsables d’hôtels et plus de la moitié des responsables d’hôtels-restaurants prévoient une nouvelle dégradation de leur activité pour les prochains mois. Si les responsables implantés en Île-de-France et dans le Grand-Est se montrent relativement tempérés, leurs confrères des autres régions sont très pessimistes. Les prévisions d’embauche apparaissent confidentielles tant en ce qui concerne l’emploi de permanents que de saisonniers.
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Méthodologie : La présente note de synthèse est réalisée par l’Institut I +C sur la base d’une interrogation trimestrielle d’un échantillon de 1 800 professionnels référencés comme hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (dont 150 hôtels, 340 hôtels-restaurants). Le traitement statistique utilisé est celui des quotas pondérés.