L’Euro de foot qui a débuté le 10 juin 2016 a permis aux villes organisatrices de profiter d’un afflux de clients, mais cela n’a pas été suffisant pour compenser les grandes difficultés traversées par les intervenants du secteur CHR sur le reste du trimestre et du territoire. En effet, la météo a été franchement capricieuse ce printemps, avec des températures basses pour la saison et des épisodes pluvieux qui ont plongé une partie de la France sous les eaux début juin. En définitive, le chiffre d’affaires global de la filière CHR en France continue de se dégrader au second trimestre 2016, à - 5 %. L’activité des hôtels apparaît encore maussade en France sur cette période avec - 4,5 % à un an d’intervalle. Le calendrier 2016 n’a pas été favorable au secteur de l’hôtellerie puisque les 1er et 8 mai sont tombés un dimanche. À cela s’ajoutent des conditions climatiques pénalisantes : le printemps a été globalement froid et pluvieux allant jusqu’aux inondations de début juin. L’afflux de supporteurs venus voir l’Euro de foot n’a pas pu compenser les difficultés enregistrées sur le reste du trimestre. Sur l’ensemble du second trimestre 2016, le chiffre d’affaires recule de 3 % pour les hôtels et de 5 % pour les hôtels-restaurants, comparé au même trimestre de l’année précédente.
Malgré l’Euro de foot qui a débuté le 10 juin 2016, la situation des hôtels implantés en Île-de-France demeure sous tension sur l’ensemble du trimestre (- 11 %) (voir carte). L’organisation de cet événement a eu plus d’impact en province : la baisse est très modérée dans les régions concernées (Hauts-de-France, PACA, Auvergne - Rhône-Alpes) et l’activité se redresse même en Nouvelle Aquitaine.Fréquentation et ticket moyen
Le fléchissement de l’activité des hôtels résulte en partie de la diminution de la fréquentation. Cet indicateur est noté à la baisse par plus d’un tiers des responsables au printemps 2016.
La réduction du ticket moyen, marquée depuis la saison estivale, semble plus contenue ce trimestre. L’écart entre les tenants d’une baisse et les tenants d’une hausse tend à se resserrer au printemps.
Marge et trésorerie
La situation des marges s’érode toujours au cours du second trimestre 2016. Près d’un tiers des hôteliers juge cet indicateur à la baisse et seulement 20 % d’entre eux le jugent à la hausse.
Franchement préoccupant en début d’année, l’état de la trésorerie des hôteliers enregistre de moindres tensions ce trimestre. Désormais, seul un quart des responsables se désole d’une dégradation de leur situation financière, contre près de 40 % il y a trois mois.
Perspectives d’activité
Les hôteliers sont divisés en ce qui concerne l’évolution de leur activité pour la saison estivale. En effet, ils sont aussi nombreux à prévoir une hausse qu’à craindre une baisse d’activité pour cette période. Ce constat se vérifie aussi bien pour les hôtels que pour les hôtels-restaurants. Si les responsables implantés en Île-de-France et en Occitanie restent inquiets pour les mois à venir, ceux situés sur la façade Atlantique et dans le Sud-Est font preuve d’une grande confiance. À un an d’intervalle, les prévisions d’embauche de saisonniers se renforcent.
![]() |
|---|
Restauration : persistance des tensions
Si l’impact des attentats du 13 novembre 2015 s’est progressivement atténué, les conditions climatiques du printemps ont été très défavorables au secteur de la restauration. Le chiffre d’affaires des restaurants fléchit de 5,5 % entre le second trimestre 2015 et le second trimestre 2016. Le repli s’avère plus contenu en ce qui concerne les traiteurs : - 2,5 % sur cet intervalle. Sur l’ensemble des douze derniers mois, la baisse atteint presque - 6 % pour les restaurateurs et dépasse - 3 % pour les traiteurs.
Les restaurateurs franciliens, les plus affectés par les attentats de novembre, sont encore très fragilisés ce printemps (- 10 %). Conséquence des intempéries et inondations, les restaurateurs de la région Centre ont particulièrement souffert ce trimestre (- 12,5 %). Seuls les restaurateurs de Bretagne bénéficient d’une reprise de leur activité au printemps et ceux d’Occitanie connaissent une accalmie.Méthodologie : La présente note de synthèse est réalisée par l’Institut I+C sur la base d’une interrogation trimestrielle d’un échantillon de 1 800 professionnels référencés comme hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (dont 150 hôtels, 340 hôtels-restaurants). Le traitement statistique utilisé est celui des quotas pondérés.




