
La fréquentation des hôtels et des hôtels-restaurants reste en berne en ce début d’année 2016. La baisse de chiffre d’affaires de ces établissements oscille en moyenne entre - 4 % et - 6 % au premier trimestre 2016, tout en restant très contrastée selon les régions, de - 12,5 % pour Le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, - 8,5 % pour l’Île-de-France à + 2,5 % pour le Sud-Ouest. Les professionnels restent néanmoins optimistes, environ 40 % tablant sur une embellie pour les prochains mois. Les prévisions d’embauche repartent à la hausse.
La situation des hôtels et des hôtels-restaurants, fortement impactée par les attentats de novembre, reste délicate en début d’année 2016. Entre le premier trimestre 2015 et le premier trimestre 2016, le chiffre d’affaires recule de 6 % pour les hôtels et de 4 % pour les hôtels-restaurants. Sur l’ensemble des douze derniers mois, la baisse s’établit à près de 3 % pour chacune de ces catégories.
Sous haute tension en fin d’année 2015, la situation des hôtels implantés en Île-de-France apparaît encore fragile ce trimestre (- 8,5 %). Alors qu’ils avaient été relativement épargnés par la morosité ambiante fin 2015, les hôtels localisés dans les Hauts-de-France, dans le Centre et en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne font face à d’importantes difficultés en début d’année 2016.
En revanche, les hôtels situés près de la côte Atlantique profitent déjà d’une reprise de leur activité.
La fréquentation des établissements reste globalement limitée en ce début d’année : près de la moitié des hôteliers soulignent une baisse de cet indicateur.
La réduction du ticket moyen, marquée depuis la saison estivale, persiste cet hiver. Les tenants d’une baisse sont encore deux fois plus nombreux que les tenants d’une hausse.
Concernant la situation des marges, elle se dégrade encore en début d’année 2016. Un tiers des hôteliers juge cet indicateur à la baisse et seulement 20 % d’entre eux le jugent à la hausse. L’état de la trésorerie des hôteliers devient de plus en plus préoccupante. Au premier trimestre 2016, près de quatre responsables sur dix accusent une dégradation de cet indicateur ce trimestre.
Évolution régionale du 1er trimestre 2016 par rapport au 1er trimestre 2015
![]() |
---|
Environ 40 % des professionnels tablent sur un redressement de leur activité
Quid des perspectives ? Au vu des réservations qu’ils ont enregistrées pour le printemps 2016, les professionnels de l’hôtellerie se montrent rassurés.
En effet, environ quatre responsables sur dix comptent sur un redressement de leur activité lors des prochains mois. Ces perspectives divergent toutefois selon la localisation des hôtels. Dans le Centre et en Île-de-France, les professionnels font preuve d’une certaine inquiétude. Sur la moitié Est (hors Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne), les responsables sont plus nuancés sur les possibilités d’une reprise alors que dans l’ensemble des autres régions, l’optimisme prévaut largement. Les prévisions d’embauche de salariés se ressaisissent, et ce aussi bien pour les postes de permanents que pour les emplois de saisonniers.
Évolution du chiffre d’affaires des hôtels (tendance annuelle - 3 %)* | Évolution du chiffre d’affaires des hôtels-restaurants (tendance annuelle - 2,5 %)* |
---|---|
![]() | ![]() |
L’impact des attentats du 13 novembre persiste en début d’année
Suite aux événements dramatiques de novembre, les hôteliers, les restaurateurs ainsi que les cafetiers ont vu la fréquentation de leur établissement s’effondrer sur la fin de l’année 2015. Cette situation de crise persiste au cours des premiers mois de l’année 2016, notamment dans la capitale. Cependant, l’impact des attentats sur l’économie française et, plus spécifiquement, sur la filière HCR devrait s’être estompé au printemps.
Le tourisme a été fortement perturbé par les attentats meurtriers de novembre et ce, durant plusieurs mois. Le chiffre d’affaires global de la filière HCR en France se replie encore très sensiblement au premier trimestre 2016 (janvier-février-mars), à hauteur de - 6 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. Le rythme annuel d’évolution se détériore un peu plus, atteignant - 4,5 % à l’issue de l’hiver. La situation des professionnels implantés en Île-de-France demeure particulièrement fragile : le chiffre d’affaires chutant de - 13,5 % ce trimestre (- 18,5 % au quatrième trimestre 2015). En province, les tensions restent palpables mais tendent doucement à s’atténuer, sauf dans le quart Nord-Est qui affiche une grande morosité cet hiver. À noter que les établissements implantés sur la façade Atlantique bénéficient déjà d’un redressement de leur activité. Nette dégradation des marges
Dans la lignée de la fin de l’année 2015, l’ensemble des secteurs d’activité souffre toujours au premier trimestre 2016. Induit par un net repli de la fréquentation de leur établissement, à laquelle s’ajoute désormais une diminution du ticket moyen, le chiffre d’affaires des restaurateurs décroît de 7 % sur l’ensemble du territoire et de plus de 16 % en Île-de-France. La situation des hôtels reste tendue en début d’année mais apparaît cependant un peu moins préoccupante qu’au quatrième trimestre 2015. Ce secteur recule de 8,5 % en Île-de-France et de 4,5 % sur l’ensemble de l’Hexagone. Dans les cafés-bars et les brasseries, l’activité est encore sinistrée cet hiver avec des baisses respectives de 6,5 % et 5,5 % en France (- 16,5 % en Île-de-France). Le maintien de l’état d’urgence a entraîné le report voire l’annulation de nombreuses manifestations. Ainsi, l’activité des traiteurs tourne encore au ralenti au cours des premiers mois de l’année 2016 (- 5 %).
Conséquence de plus de quatre mois en berne, la trésorerie des professionnels de la filière CHR devient critique. Plus de quatre responsables sur dix voient leur situation financière se détériorer ce trimestre. Relativement stables en fin d’année 2015, les marges se dégradent plus nettement début 2016.
Les responsables de la filière CHR misent sur une sortie de crise pour le printemps et ce, malgré un calendrier peu favorable (les 1er et 8 mai tombant un dimanche cette année). Cet optimisme concerne l’ensemble des métiers et se retrouve sur la majeure partie de l’Hexagone. Traversant une crise sans précédent depuis plus de quatre mois, les professionnels franciliens se montrent plus circonspects.Source : GNI et Institut I+CMéthodologie : La présente note de synthèse est réalisée par l’Institut I+C sur la base d’une interrogation trimestrielle d’un échantillon de 1 800 professionnels référencés comme hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (dont 150 hôtels et 340 hôtels-restaurants). Le traitement statistique utilisé est celui des quotas pondérés.