Après un premier semestre 2014 en très légère progression, l’économie française apparaît quasi stagnante au cours de la saison estivale, le retour attendu de la croissance étant une nouvelle fois reporté. Dans un contexte de chômage croissant et de forte pression fiscale qui affecte le pouvoir d’achat, la confiance des ménages reste en berne. La sortie de crise n’est pas pour demain. Aux persistances des tensions conjoncturelles, s’ajoutent désormais une météo particulièrement défavorable à la filière HCR, un faible ensoleillement cet été et une grande fraîcheur en août. À l’instar des deux années écoulées, le chiffre d’affaires continue de se dégrader au 3e trimestre 2014, s’établissant à - 3,5 % sur l’ensemble des métiers par rapport au même trimestre de l’année précédente. L’ensemble des secteurs d’activité sont désormais concernés par cette baisse d’activité. Suite à un printemps en très légère reprise, l’activité de l’hôtellerie se contracte modérément au 3e trimestre 2014, à hauteur de - 0,5 % pour les hôtels et - 1,5 % pour les hôtels-restaurants. Les autres secteurs accusent des baisses plus prononcées ce trimestre. Proche de - 3 % pour les traiteurs et les brasseries, le recul atteint - 4,5 % pour les restaurants et - 6 % pour les cafés-bars. Toutes les régions sont dans le rouge ce trimestre. Les professionnels implantés dans le quart Nord-Ouest apparaissent un peu moins affectés que leurs confrères des autres régions.
L’atonie de la croissance en France affecte toujours le marché de l’emploi. Ainsi, la confiance des ménages reste à un niveau très bas au 3e trimestre 2014, selon l’Insee. La situation de la trésorerie demeure tendue ce trimestre puisqu’elle se dégrade pour plus d’un tiers des intervenants interrogés. Les difficultés actuelles de la filière HCR s’expliquent toujours par la diminution conjointe de la fréquentation des établissements et du ticket moyen. Ainsi, la part des intervenants soulignant une baisse du ticket moyen se renforce ce trimestre (38 %), s’avérant alors nettement supérieure à la part des professionnels faisant état d’une hausse (21 %).
Marges et trésorerie
Plus de la moitié des responsables notent une stabilisation de leurs marges au cours du 3e trimestre 2014. Près d’un tiers des intervenants constate une baisse de cet indicateur, alors qu’à peine plus d’un sur dix souligne au contraire une hausse.
La situation financière des entreprises du secteur demeure compliquée au cours de la saison estivale. Plus d’un tiers des responsables fait état d’une dégradation de leur trésorerie au 3e trimestre 2014, alors que seulement 17 % d’entre eux notent au contraire une amélioration.
Perspectives d’activité
Alors qu’ils s’étaient montrés optimistes au premier semestre et ce, malgré des résultats décevants, les professionnels de la filière HCR apparaissent un peu plus inquiets pour la fin de l’année. Le pourcentage d’intervenants anticipant une dégradation de leur activité pour les mois à venir s’avère désormais plus élevé que le pourcentage d’intervenants misant sur une reprise. Les anticipations d’activité se différencient selon les régions. Dans le Nord-Normandie, le Centre et en Île-de-France, les professionnels s’avèrent partagés alors qu’ils sont beaucoup plus sceptiques dans les autres régions.
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RESTAURATIONLes mauvaises performances des restaurateurs enregistrées au 1er semestre 2014 persistent, voire même s’intensifient au cours de l’été. Le chiffre d’affaires recule de 4,5 % au 3e trimestre 2014 par rapport au même trimestre de l’année précédente. La tendance annuelle avoisine toujours - 4 % à l’issue de l’été.L’activité des traiteurs apparaît également maussade cet été. Comparé à un 3e trimestre 2013 très détérioré, le chiffre d’affaires baisse de 3 % au 3e trimestre 2014. Sur l’ensemble des douze derniers mois, le repli atteint - 2,5 %.Cette morosité concerne désormais l’ensemble des intervenants, indépendamment de leur implantation géographique. Les restaurateurs franciliens ont rencontré de très fortes difficultés ce trimestre.HÔTELLERIE
La reprise de l’activité des hôtels observée au printemps laisse place à un été quasi stagnant. Le chiffre d’affaires recule très légèrement, à hauteur de - 0,5 % entre le 3e trimestre 2013 et le 3e trimestre 2014. La tendance annuelle apparaît à l’équilibre à l’issue de l’été.
Après un printemps quasi stable, le chiffre d’affaires des hôtels-restaurants se détériore à nouveaux au cours de la saison estivale : - 1,5 % comparé à la même période de l’année précédente. Le rythme annuel d’évolution avoine encore - 2 % à l’issue du trimestre sous revue.
Les hôteliers implantés en Île-de-France et dans le Nord-Normandie bénéficient d’une activité relativement soutenue cet été. En revanche, l’activité a été peu porteuse dans l’Ouest, le Centre, le Languedoc-Roussillon - Paca et plus encore en Bourgogne - Rhône-Alpes.
DÉBIT DE BOISSONS
Les grandes difficultés enregistrées par l’activité des débits de boissons depuis plus de deux ans persistent lors de la saison estivale. Le chiffre d’affaires des cafés-bars chute de 6 % au 3e trimestre 2014 comparé à un 3e trimestre 2013 déjà mal orienté. Après un premier semestre 2014 très détérioré, l’activité des brasseries accuse un repli de 3,5 % au 3e trimestre 2014. Les tendances annuelles se détériorent un peu plus, avoisinant ainsi - 4 % pour les cafés-bars et - 5,5 % pour les brasseries à l’issue de l’été.
Ces tensions se retrouvent presque sur l’ensemble de l’Hexagone. Seuls les professionnels implantés à l’Ouest semblent épargnés, s’affichant même en légère augmentation. À noter que le 3e trimestre 2014 a été particulièrement morose pour les débits de boissons localisés dans l’Est, le Centre et en Bourgogne - Rhône-Alpes.Méthodologie : La présente note de synthèse est réalisée par l’Institut I+C sur la base d’une interrogation trimestrielle d’un échantillon de 1 500 professionnels référencés comme hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs. Le traitement statistique utilisé est celui des quotas pondérés.