L’observatoire de la restauration et de l’hôtellerie

L’observatoire de la restauration et de l’hôtellerie

L’évolution des chiffres d’affaires


sur un an (octobre 2012 - octobre 2013)* Données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS/CJO)Hôtellerie avec et sans restaurant
- 3,9 %
Décrochage
Après un été de résistance et de timide maintien, l’hôtellerie craque finalement. La province a stabilisé son activité mais de nombreuses agglomérations, comme Bordeaux, Grenoble ou Montpellier, ont rencontré des difficultés. La baisse va de - 1 % pour l’hôtellerie super-économique à près de - 5 % pour les établissements haut de gamme. Débits de boissons
- 0,5 %
Vers une stabilisation ?
Après un été morose sans surprises, les débits de boissons continuent sur la pente d’une baisse d’activité. Cependant, la chute reste limitée par rapport à l’année précédente. Peut-être peut-on enfin s’attendre à une stabilisation du secteur ? À défaut de croissance, ce serait déjà encourageant.Restauration traditionnelle  
+ 1,2 %
Hausse symbolique
Le mois d’octobre aura été celui du retour à l’indice 100, fixé en 2010 et qui n’avait plus été dépassé depuis un an. Ce soubressaut survenant après un été décourageant n’est pourtant pas suffisant pour redonner de l’espoir aux restaurateurs pour qui l’augmentation de la TVA va encore creuser les pertes.Restauration rapide  
+ 1,8 %     
Équilibrage
Le secteur souffrant depuis le début de l’année 2013 tend à se rétablir, sans toutefois réaliser des chiffres à la mesure des années précédentes. La baisse d’activité est donc bien installée mais pourrait avoir atteint un point d’équilibre. À confirmer en début d’année 2014...Cafétérias et libres-services
-5 %       
Dégringolade sans fin
La belle fin d’été qui avait fait décoller les chiffres d’affaires de + 6 % n’aura pas eu d’effet durable. Les cafétérias et libres-services continuent dans la dégringolade catastrophique qui caractérise l’activité depuis plusieurs mois.Traiteurs
- 0,4 % 
Toujours inquiétant
Après la déception des chiffres de l’été qui indiquaient une baisse des chiffres d’affaires de 0,3 %, la morosité a continué à ronger le secteur en automne. Et cela ne devrait pas s’arranger rapidement, car les carnets de commandes pour 2014 ne semblent pas atteindre les niveaux observés pour 2013, surtout pour les petites structures, les plus fragilisées par la crise.


CONSOMMATION


Décembre 2013, France métropolitaine,
source Insee• Tasse de café en salle
Stable sur un mois
+ 1,4% sur un an
1,48 € la tasse
Voilà 4 mois que le prix moyen de la tasse de café en salle n’évolue pas. Sur une année, la hausse du tarif du petit noir est assez modérée (+ 1,4 %). Rappelons que ce même produit avait vu son prix moyen augmenter de 3,6 % de décembre 2011 à décembre 2012. Les restaurateurs et cafetiers, pourtant touchés par de nouvelles mesures gouvernementales, ont peut-être décidé de sauvegarder un prix raisonnable sur ce produit phare, pour ne pas déstabiliser les clients. • Boisson cola
Stable sur un mois 
+ 2,7 % sur un an
3,00 € le verre
C’est un juste milieu, entre les + 3,8 % du prix de la bière blonde et le + 1,4 % de celui de la tasse de café en salle. La boisson cola a vu son prix moyen augmenter, de décembre 2012 à décembre 2013, de 8 centimes, soit + 2,7 %. Comme les deux autres produits de référence, elle n’a pas subi d’inflation en décembre. Mais l’augmentation quasi-continue sur l’année n’annonce pas vraiment de baisse pour 2014, année qui sera touchée par l’augmentation de la TVA.  • Demi de bière blonde
Stable sur un mois 
+ 3,8 % sur un an
2,73 € le demi
Il n’y a pas eu d’augmentation du prix moyen de la blonde pression en décembre, ni en novembre. Mais cette boisson alcoolisée était, en décembre, près de  4 % plus chère qu’au même mois de l’année précédente. Son prix moyen avait en fait nettement augmenté au premier trimestre 2013, en conséquence de la hausse de 160 % des taxes sur la bière. Que lui réserve 2014 ? Ce n’est en tout cas pas le nouveau taux de TVA qui encouragera les cafetiers et restaurateurs à faire des efforts de baisse ou de maintien de tarifs.


Les chiffres de l’hôtellerie française


en novembre 2013










Novembre 2013, coup de froid sur l’activité hôtelière


À l’image de la météo du mois de novembre, particulièrement fraîche et pluvieuse, l’activité de l’hôtellerie française a été en retrait par rapport à l’an passé dans toutes les catégories. Segment Haut de gamme au ralenti
Le recul du RevPAR est marginal (-0,9%) sur un mois de faible activité relative, mais il est significatif d’une ambiance toujours morose sur fond de crise économique persistante, de chômage et de contestations en tout genre. Les pas de côté réguliers du gouvernement et les mesures fiscales annoncées n’incitent pas à la confiance des entreprises qui limitent leurs dépenses et les déplacements professionnels. Le moteur de l’hôtellerie haut de gamme est en panne en fin d’année et accentue la pression à la baisse. Les taux d’occupation sont stagnants, voire en baisse, et la gestion des prix de revient est prudente. Si Paris et sa grande banlieue affichent encore une évolution positive du RevPAR (+1,5 % à Paris et 3,4 % pour la périphérie), il n’en va pas de même pour le reste du pays dont le RevPAR plonge de 2 %, sous la pression de la baisse des prix moyens, dans toutes les catégories. Phénomène des hébergements marchands alternatifs
La pénurie persistante de capacité hôtelière parisienne permet de maintenir de très hauts niveaux de taux d’occupation (au-dessus de 81%), mais la limite de progression des prix moyens est atteinte. D’autant que se développe le phénomène des hébergements marchands alternatifs dont l’effet se fait désormais sentir, notamment en période de plus forte activité. « Les perspectives de croissance de l’économie nationale ne sont pas assez fortes pour encourager les entreprises, et les particuliers, à se déplacer. L’heure est toujours aux économies », constate Georges Panayotis, président de MKG Group. «Le danger existe véritablement de voir capter de façon permanente la clientèle hôtelière par d’autres formules d’hébergement plus économiques, comme les séjours en appartements qui échappent à tout contrôle. Il y a urgence à stimuler la création d’une nouvelle offre hôtelière. » Sur une période de 11 mois cumulés, à fin novembre, le bilan est très mitigé avec un retrait de -0,8 % du RevPAR de l’hôtellerie française, résultat d’un effritement des deux indicateurs majeurs : -0,3 point du taux d’occupation et -0,3 % de prix moyens. L’année se terminera dans le bas de la fourchette des prévisions MKG Hospitality en l’absence de reprise économique au second semestre.


REPÈRES


Le chiffre du mois


7 255
dépôts de bilan dans le secteur CHR
en 2013
Selon le dernier baromètre publié par la société Altares-D&B, 63.101 entreprises de l’Hexagone ont fait faillite l’an passé, et plus particulièrement les TPE. Les entreprises de moins de deux salariés représentent en effet 42.500 des 63.101 défaillances répertoriées. Dans le secteur des industries hôtelières, 7 255 établissements ont déposé le bilan en 2013 selon les calculs d’Altares dont plus de 5 700 pour la restauration traditionnelle, un chiffre supérieur au plus haut de 2009.Ainsi, la restauration traditionnelle paie le plus lourd tribut et concentre les deux tiers des procédures de liquidation d’entreprise alors que la restauration rapide a tiré son épingle du jeu.
Pour cette année, la société Altares table encore sur près de 5 000 défaillances d’entreprises pour le secteur des industries hôtelières notamment dans la restauration.
Prévision partagée par la Banque de France qui a récemment confirmé dans un communiqué que la hausse des défaillances d’entreprises dans le secteur des HCR s’est nettement poursuivie en 2013, soit une hausse de 7,4 % par rapport à 2012.
Dans son rapport trimestriel, l’Observatoire du Synhorcat/i+c, estime à 3,5% la baisse d’activité en 2013, tous secteurs CHR confondus.
Ces défaillances s’expliquent sur le fait qu’après près de cinq années de crise, beaucoup des professionnels rencontrent des problèmes structurels et d’activité. Les faibles taux de marge, voire les pertes de chiffres d’affaires, ont entraîné un manque de fonds propres.
Face à cette situation dramatique pour la profession, les professionnels sont les plus pessimistes et s’attendent à de nouvelles baisses de chiffres d’affaires dans les mois qui viennent. Une situation qui impacte négativement les intentions d’embauche faute de baisse significative des charges fiscales et sociales qui se font attendre. 
Pour les industries hôtelières, c’est donc un retour à un niveau record de sinistralité notamment pour les TPE qui sont celles ayant le plus de poids dans l’économie, via l’emploi.