Un contrat d’avenir devenu caduque

Un contrat d’avenir devenu caduque

En 2009, la baisse de la TVA de 19,6 % à 5,5 % était conditionnée par la signature d’un contrat, appelé Contrat d’Avenir, entre deux parties, le gouvernement d’une part, et les organisations syndicales d’autre part. S’il est vrai que, malheureusement, l’accent a été mis sur la baisse des prix, le contrat comprenait plusieurs volets dont des avancées sociales (mutuelle obligatoire et prime TVA pour les salariés), une dynamisation du Titre de Maître Restaurateur, ainsi qu’effectivement une baisse des prix.Les termes du contrat étant clairement établis, on peut assimiler toute hausse de la TVA au 1er Janvier 2014 à une rupture unilatérale de ce contrat qui devient caduque. En conséquence l’APIIH demande la dénonciation pure et simple du contrat d’avenir.
Les investissements engagés par les restaurateurs suite à la baisse de la TVA, les emplois créés et les avantages sociaux accordés ne seront plus supportables par les entreprises qui devront licencier ou pire, mettre la clé sous la porte. L’effet escompté d’une hausse de la TVA ne peut avoir lieu que si le montant des recettes reste stable. L’acharnement fiscal exercé sur nos entreprises laisse au contraire présager une lourde baisse du nombre de contributeurs.
Nous demandons donc la suppression de la prime TVA, une baisse générale des charges, un aménagement de la mutuelle obligatoire ainsi qu’un accompagnement, au-delà d’un crédit d’impôt (CICE) insuffisant, pour nos entreprises.
Le slogan martelé par les bénévoles lors de l’action du 5 novembre dernier résume bien la situation et l’enjeu de cette période tendu : MOINS DE CHARGES = PLUS D’EMPLOIS. Laissons aux chefs d’entreprises le droit d’embaucher, le droit de participer au « redressement productif » du pays.
La TVA augmente, pas les Prix
En 2009, lors de la baisse de la TVA, l’accent a malheureusement été mis sur le volet « prix » du contrat d’avenir. Les professionnels ont alors été invités à apposer sur leur vitrine un panonceau annonçant « La TVA baisse, les prix aussi ». Nous invitons aujourd’hui tous les professionnels du CHR à télécharger, via les sites internet de l’Apiih, le panonceau : « La TVA augmente, pas les Prix ». Ce message doit bien sûr s’accompagner d’une carte dans laquelle 7 produits parmi les plus couramment commandés resteraient inchangés. Profitons de cette période pour envoyer un message fort : non la hausse de la TVA n’est pas prétexte à une augmentation des prix, au contraire, nous faisons un effort pour répondre à vos attentes.
La hausse de la TVA…concrètement
Frédéric Schmitt, créateur et dirigeant de la société « Restaugestion », entreprise d’aide à la gestion en CHR, a organisé des rencontres avec les adhérents de l’Apiih à Nantes et à Caen, afin de les assister dans l’étape de la période de hausse de TVA des prochaines semaines.Comment absorber cette hausse de la TVA tout en restant compétitif et pourquoi pas, en profiter pour gagner des clients ?
Le contexte économique est peu favorable avec des tendances d’activité en recul, une multiplication des offres de restauration ainsi qu’un marché de masse avec un ticket moyen sous la barre des 15 €. En revanche, l’heure est sans doute à se recentrer sur ce qui fait la réussite ou l’échec de l’entreprise : le client (ses envies, ses habitudes de consommation, ses attentes). L’enjeu est donc d’envoyer des signaux positifs, tout en conservant voire améliorant la santé financière de l’entreprise.
Différents leviers peuvent être utilisés dans cette conquête ou reconquête du client, notamment un travail sur la carte, à plusieurs niveaux :



  • le prix, en répercutant une hausse sans toucher aux  produits « référence » : café, plat du jour..., 

  • la communication, (« la TVA augmente, pas les prix ») ainsi qu’en affichant clairement une liste de produits dont le prix reste inchangé,

  • en revoyant son positionnement Produit/Prix/Marché.   


Le moment est peut-être également bien venu pour mettre en place une politique de motivation et de formation de ses collaborateurs, notamment sur :



  • l’accueil, le faire-venir, la fidélisation,

  • la commercialisation active de l’offre par les réseaux physiques ou Internet,

  • les ventes additionnelles à table,…


Bien évidemment tous ces aspects viennent compléter une réflexion sur de la pure gestion quant à sa politique d’achat, un travail sur les marges, tout en gardant la qualité comme pierre angulaire.
Au-delà de l’aspect pénalisant d’une hausse de la fiscalité, cette période doit s’avérer être une occasion de perfectionnement, de renouveau, d’ouverture vers le client.