Une saison estivale en demi-teinte

Une saison estivale en demi-teinte

Malgré une météo exceptionnelle et un mois d’août meilleur qu’un mois de juillet très morose en termes de fréquentation ; les professionnels du tourisme font un bilan mitigé en cette fin d’été, car, crise économique oblige, les touristes consomment peu.«C’est une saison maussade et qui aurait été catastrophique s’il n’y avait pas eu la météo et les touristes étrangers. Le budget vacances des Français baisse de 4 %. Résultat, les gens écourtent leurs vacances, partent à la journée et surtout, consomment moins », remarque Didier Arino de Protourisme, qui souligne « de forts écarts entre les régions ».
Pour Hospitality On, l’hôtellerie française s’est bien comportée en août et septembre avec un peu plus de 67 % de taux d’occupation, soit 2 points de plus qu’en 2012, cependant pour le mois de juillet, le secteur a accusé une baisse de 2,1 points de ses taux d’occupation avec une chute de 4,4% par rapport à juillet 2012.


Bilan de la saison touristique par région


En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le bilan touristique estival est décevant où, malgré de bons chiffres de fréquentation en août, le chiffre d’affaires s’érode. « La météo a été mauvaise en mai et juin contrairement à juillet qui a été beau mais timide en terme de fréquentation, le mois d’août a été trop chaud et septembre est bon. C’est le tourisme international (Russes suivi des Chinois et des Brésiliens) qui a favorisé la Côte d’Azur avec une hausse de plus de 15 % par rapport à la saison 2012. Pour cette saison, les touristes français font défaut », résume Anne-Marie Bernard, directrice de la communication au CRT Paca.


Selon l’Agence du tourisme de la Corse, les tendances quantitatives sont bonnes, avec une hausse de la fréquentation touristique de 2 à 3 % par rapport à la saison estivale 2012.


En Languedoc-Roussillon, la clientèle touristique est moins nombreuse et réduit les dépenses jugées « annexes » (la restauration et les loisirs notamment), relève Sud de France, organisme régional en charge du développement touristique. « La région a accueilli environ 10 % de touristes en moins par rapport à 2012, et les touristes dépensent 10 % de moins », précise Jacques Mestre, président de l’Umih LR.
D’après Jacques Mestre, la restauration assise est la plus touchée, avec « moins 20 % de chiffres d’affaires ».  La clientèle étrangère est en recul de 12 à 13 % en juillet, indique Sud de France. Cette saison, la région Languedoc-Roussillon a attiré davantage de Belges et de Nord-Européens qu’en 2012, mais moins d’Espagnols, d’Italiens et d’Allemands.


Sur le littoral atlantique et après un printemps morne, la saison a été bonne, où la météo clémente a attiré de nombreux touristes de l’hexagone et la fréquentation étrangère était « de bon niveau », indique Christelle Boutin du comité régional du tourisme de Poitou-Charente.


Pour Brigitte Bloch, directrice du CRT d’Aquitaine/Pays Basque, « la pleine saison se réduit désormais aux trois premières semaines du mois d’août. Le portefeuille des ménages est toujours plus serré et cela se ressent sur les budgets consacrés aux vacances ». Cependant, certaines stations balnéaires semblent avoir connu une véritable embellie comme Biscarosse dans les Landes.
Concernant la Dordogne, boudée par les Anglais en juillet, les résultats sont plus contrastés.


Pour la région Bretagne, la consommation n’a pas été au rendez-vous en juillet malgré le beau temps, « 41% des professionnels du tourisme déplorent une baisse de leur chiffre d’affaires et certains campings et gîtes bretons n’ont pas affiché complet en juillet », précise l’Observatoire du CRT Bretagne. Les mois d’août et septembre ont été de meilleur niveau avec une fréquentation étrangère en progression dans le Finistère et les Côtes-d’Armor « 80 % des professionnels se disent satisfaits pour août ».


Quant à la Normandie, les professionnels ont bénéficié d’une bonne fréquentation touristique, « avec la chaleur, la fréquentation est en nette hausse cette année. On retrouve des chiffres comparables aux bonnes années 2003 et 2006. Les clientèles étrangères sont revenues après des mois d’absence, ce qui a permis aux professionnels de faire une bonne saison estivale », remarque Philippe Gay du Comité régional du tourisme de Normandie.


Sur la Côte d’Opale, 65 % des professionnels sondés par le Comité Régional de Tourisme, se déclarent satisfaits de la fréquentation de leurs établissements.
En montagne, les professionnels du tourisme des Alpes et des Pyrénées ne s’en sortent pas mal, notamment en août, en raison des très nombreuses promotions pratiquées. En revanche, les chiffres d’affaires sont assez inégaux dans le Massif Central et la Maurienne, moyens dans la Tarentaise et les Pyrénées. « Avec la crise économique, les touristes sont fébriles », résume la Fagiht.


Enfin à Paris, ce sont les étrangers qui ont sauvé la saison touristique, après un début d’année morne. L’activité hôtelière, en baisse en juillet, a nettement progressé en août et septembre grâce à la clientèle internationale. En revanche, la clientèle française est en recul. « Pas ou peu de dépenses annexes, raccourcissement des séjours, recherche des formules tout compris, changement de gamme d’hébergement, négociation des prix, concurrence de l’hébergement non marchand ou locations de particulier », constate l’Office du tourisme de Paris.