Un an de TVA à 5,5 %

Emploi et social : une réussite indéniable

"Seulement" 5 300 emplois créés dans les CHR au second semestre 2009. Il faut rappeler que les syndicats patronaux réclamaient la TVA à 5,5 % pour embaucher. Le secteur est tout de même le plus créateur d'emplois et en temps de hausse du chômage, il n'a pas à rougir. Sans compter les emplois qui ont été sauvés par la TVA à 5,5 %.

Les accords sociaux entrés en vigueur le 1er mars représentent en moyenne 600 euros de pouvoir d'achat supplémentaire par an et jusqu'à 1 500 euros pour un employé qualifié.

5 300 EMPLOIS créés au 2ème trimestre 2009

« L'activité est repartie dans la restauration »

Les guillemets sont de rigueur pour ce titre d'un article paru dans Les Echos du 26 avril 2010. Car il faut savoir de quelle restauration on parle. Bernard Boutboul, du cabinet Gira conseil nous y apprend que « le premier trimestre 2009 avait été catstrophique, avec des plongeons de 15 à 30 %. Si on compare ce premier trimestre 2010 au premier trimestre 2008, on est au même niveau. » Le même article fait état d'une hausse du chiffre d'affaires de 10 % chez Buffalo Grill au 1er trimestre contre une baisse de 9 % à la même période en 2009. Les Echos sont beaucoup plus réservés sur la restauration traditionnelle : « la situation semble en revanche beaucoup plus contrastée pour la restauration traditionnelle, alors même qu'elle a été particulièrement affectée par la crise. » Regardons plutôt le positif en pensant aux entreprises auxquelles la TVA à 5,5 % a évité le dépôt de bilan.

La fête n'a pas eu lieu

Dans l'euphorie des Etats-généraux de la restauration, le 28 avril 2009, le ministre Hervé Novelli avait suggéré que le 28 avril devienne le jour de la Fête de la Restauration. Sous les applaudissements de l'assistance, s'il vous plait. Les cafouillages de la baisse des prix, les négociations sociales dans un climat empoisonné ont vite fait de songer à autre chose qu'à la fête. Qui se souvient de cette idée ?

+ 2 % -de défaillances d'entreprises dans le secteur contre 8 % dans le reste de l'économie 3 milliards d'euros de manque à gagner pour l'Etat

Les malentendus de départ persistent

Malentendu n° 1 : le lendemain de l'obtention de la TVA à 5,5 % à Bruxelles, les organisations patronales de la restauration sont reçues à l'Elysée. Nicolas Sarkozy laisse alors entendre qu'il souhaite une contrepartie pour le consommateur et évoque notamment le café à un euro. Les syndicats qui revendiquaient la TVA à 5,5 % depuis plus de 15 ans sont pris au dépourvu mais doivent s'engager sur ce point.

Malentendu n°2 : les syndicats s'engagent... mais ne parlent que pour eux. Ils représentent moins de 50 000 entreprises (hôtels purs et bars purs compris) sur les 130 000 concernées par la baisse de la TVA. Sans aucun pouvoir de contrainte sur les professionnels, ils n'ont pas les moyens de faire exécuter l'engagement de baisser les prix.

Et aujourd'hui encore, il est reproché aux restaurateurs d'avoir baissé les prix deux fois moins vite que prévu : au lieu d'une baisse de 3 % du niveau moyen des prix de la restauration, la baisse peine à atteindre 1,2 % entre juillet et mars.

La menace du retour à la TVA à 19,6 % ?

En octobre 2009, une première alerte est venue alors qu'Hervé Novelli a convoqué les syndicats pour les prier de faire baisser les prix plus vite. Une rumeur court selon laquelle, en rétorsion de la baisse trop faible des prix, l'Etat envisagerait le retour à la TVA à 19,6 %. Nicolas Sarkozy rassure les restaurateurs en promettant qu'il ne reviendra pas sur la TVA à 5,5 %.

Au second trimestre 2010, Bercy désamorce une nouvelle rumeur qui voudrait que les taux de TVA réduits disparaissent dans certains secteurs. Il est vrai que des taux réduits n'ont plus leur place dans des Etats qui vont alourdir les impôts pour cesser de creuser leur dette colossale. L'Etat supportera-t-il encore ces 3 milliards de manque à gagner ?