En juin dernier, la compagnie Gulf Air, propriété du Royaume de Bahreïn, de l'Emirat d'Abou Dhabi et du Sultanat d'Oman, a reçu le Premier Prix Skytrax 2 005 dans la catégorie «Meilleure cuisine à bord en 1er classe» (après l'avoir déjà obtenue en 2004) et dans la catégorie «Meilleure cuisine à bord en Classe Affaires». Rappelons que ces prix sont remis, suite au vote des consommateurs de plus de 90 pays. Pour James Hogan Président directeur général de Gulf Air, «cela signifie que la stratégie de la compagnie est bonne». De fait, depuis 2003, Gulf Air innove. Dans tous les vols de la compagnie (44 destinations dans 30 pays), un vrai chef de cuisine est présent et il a pour rôle de valoriser la gastronomie à bord.
«Nous avons 140 chefs embarqués, dont 38 Français», indique Michael Kent Directeur des services à bord de Gulf Air. «Ensuite, nous avons beaucoup d'Australiens, d'Anglais, d'Italiens... Ils ont en général entre 25 et 40 ans et ils doivent avoir travaillé au moins 3 ans, comme second ou chef, dans un hôtel 5 étoiles.» A noter que 12 d'entre eux sont des femmes et qu'elles sont notamment de nationalité danoise, australienne, néo-zélandaise, italienne... Le chef embarqué a pour rôle de présenter le menu gastronomique aux passagers de première classe. Ce menu comprend un choix entre des plats européens et des spécialités classiques du Moyen-Orient. «Tous ces plats sont déjà préparés, parce qu'il n'est pas possible de cuisiner dans un avion. Vous ne pouvez pas allumer de feux vif », commente Patrick Leroy, un des chefs français embarqués. «Par contre, nous adaptons les plats aux goûts de chacun, nous dressons les assiettes et nous apportons les commandes aux clients. Notre présence les rassure et elle leur donne une autre idée de la restauration à bord.» Le client choisit l'heure de son repas et si les passagers voyagent à plusieurs, ils peuvent prendre leur repas en face à face, à deux ou à quatre. En effet, les lits peuvent se transformer en table...
«Un chef embarqué doit posséder plusieurs qualités», précise Michael Kent. «Il doit être un bon cuisinier, bénéficier d'un bon relationnel, connaître plusieurs langues et être capable de parler des vins.» Les chefs embarqués volent vingt jours par mois avec des périodes à terre, pour participer à la création des recettes. «Le fait d'avoir un chef embarqué n'accroît pas nos coûts, car nous attirons plus de passagers à forte contribution (croissance des ventes de 34 % en 2 ans et demi)», révèle Michael Kent. Une bonne idée qui risque fort de faire des émules. Finalement, de la course aux étoiles aux restaurants dans le ciel, il n'y a parfois qu'un pas.