Dans les quatre étoiles luxe, les animaux de compagnie sont accueillis comme leurs maîtres. Service à la carte compris. Après les enfants, chats, chiens et autres bestioles domestiques sont de plus en plus souvent considérés comme un facteur de première importance dans le choix de l'établissement, et donc, par conséquent, traités avec une attention toute particulière en terme d'accueil, d'hébergement et de nourriture. Les palaces de la Croisette et de la Promenade des Anglais n'en sont pas encore à imiter le Trianon de Paris qui prévoit le " Heavenly Pets " (panier de luxe, parfums, lingettes, gamelle dorée, room-service spécifique...), mais ils n'en sont pas loin ! Aujourd'hui, toilettage, garde d'animaux et vétérinaire sont des services extérieurs proposés d'emblée. Mais certains hôtels franchissent le pas en créant leurs propres services. Tandis que les promenades sont généralement gérées par le majordome, le Carlton Intercontinental à Cannes, dispose par exemple de son propre service de promenades. Certains imiteront encore les exemples parisiens avec la proposition d'un psychologue pour animaux «déprimés». Malgré tout et contrairement aux idées reçues, selon la plupart des palaces interrogés, les demandes ne sont pas aussi loufoques qu'on pourrait l'imaginer. Les clients qui commandent une limousine rien que pour leur ami à quatre pattes relèvent encore de l'anecdote. Un guépard admis par le Carlton pour des besoins photographiques n'a causé aucun dégât particulier. A la limite, ce sont surtout les tout petits animaux qui tracassent le plus les directions, comme par exemple l'échappée d'un hamster pour lequel il faut révolutionner mobilier et cloisons pendant des heures afin de calmer les pleurs d'une petite fille ! «En général, les clients prennent leurs dispositions afin de ne pas gêner leurs voisins, explique un groom du Negresco à Nice. Il est rare qu'ils laissent leur chien aboyer sans surveillance». Ce fut pourtant le cas d'un client du Noga Hilton à Cannes : la direction a alors pris la décision de sortir la pauvre bête, de l'aérer, et de lui installer une niche de fortune près du standard. Histoire de donner une bonne leçon à ses maîtres, qui ont d'ailleurs fort bien pris la chose en faisant livrer une bouteille de champagne à leur voisin mécontent ! Quant aux desiderata culinaires, ils sont limités et souvent bien assumés par les propriétaires de ces animaux (la belle Milla Jovovitch n'hésite pas à faire importer des Etats-Unis eau de source et patates douces pour son bichon maltais). Un folklore caractéristique de la grande hôtellerie qui lui permet aujourd'hui de miser sur une nouvelle carte au jeu de la concurrence. Loyal !
01 Nov 2004