© E. Fère
Le Comptoir 15 se veut le lieu de rendez-vous des amateurs d'art contemporain.
Depuis le 1er octobre, les Bordelais disposent d'un nouveau prétexte pour se promener... et consommer : les hangars des quais. En 1997, la Mairie, l'Agence d'Urbanisme et le Port Autonome entendent insuffler une vocation commerciale aux hangars désaffectés lors de la cessation de l'activité portuaire de la ville. En 1998, l'appel à concours retient le projet du groupe Eiffage Immobilier Atlantique et de l'architecte Claude Marty. Six ans plus tard, les 900 mètres de façade sont réhabilités et colorisés, et les surfaces occupées par des commerces (17 390 m2) dont des établissements de restauration, des bureaux (4 895 m2) et 817 places de parking. En effet, auprès de locomotives de la grande distribution comme Truffaut, Planète Saturn et Bricorama, huit bars et restaurants ont investi des emplacements de 70 m2 à plus de 400 m2, avec terrasse de plain-pied et vue sur la Garonne. «Nous ne voulions pas de chaîne, mais proposer des enseignes de restauration qualitatives et variées», précise Jean-Christophe Auguet, chargé de la commercialisation du projet au sein de Eiffage. Locataire du Port Autonome, le groupe a misé 25 millions d'euros dans la réalisation du projet et attribué les emplacements à des candidats très différents. Le Hangar Café est le premier restaurant dans l'enfilade des quais, et situé dans le H15 comme six des enseignes de restauration. Géré par Bernard Cazaubon, directeur juridique de Eiffage et producteur d'huîtres à Lège Cap Ferret, l'établissement capitalise sur le créneau fruits de mer, couplé à une offre «boeuf» (côtes de boeuf, faux filet, bavette) et des frites «façon grand-mère» Intervention de l'architecte Arsène-Henry, mobilier design, Le Hangar Café a coûté 200 000 euros, emploie 7 personnes pour 60 couverts en salle et 150 en extérieur avec l'ouverture l'an prochain de l'unique terrasse au premier étage. Voisin, le Comptoir 15, est organisé autour d'une grande table en béton ciré faisant office de comptoir et d'un caisson lumineux pour © E. Fère
Le Hangar Café a coûté 200 000 euros. Il emploie 7 personnes pour 60 couverts en salle et 150 en extérieur.la diffusion de vidéos, il se veut le lieu de rendez-vous des amateurs d'art contemporain. L'offre du Comptoir 15 est minimale : 15 tartines de pain Poilâne, 15 vins différents et une formule à 10 euros. «Avec 60 couverts dont 32 en terrasse, 3 personnes en salle, nous devons faire trois rotations au déjeuner pour rentabiliser», précise Martine Cantillon-Cuillier, l'une des associées. Pour Laurent Amoroso, dirigeant du salon de thé glacier «Laurent Glacier» et Catherine et Denis Borel, concepteurs du Sirtaki Café, les Hangars des Quais ont été l'occasion d'une reconversion, après des carrières dans l'automobile ou le commercial. De fait, l'une des plus petites parcelles - celle du Sirtaki a été attribuée à des amoureux de la cuisine grecque, désireux d'entrer en restauration. Ils ont investi 80 000 euros pour les travaux et l'aménagement pour 36 couverts en salle et 40 en terrasse, et proposent une formule du midi à 10 euros, et un menu dégustation à 25 euros. A contrario, pour Laurent Pommier (Docks Girondins) et Leelee et Linsheng Huang (Le Dynastie), les hangars sont l'occasion d'investir un autre secteur de l'agglomération, en restant sur le même créneau. Le premier conserve la ligne terroir de Chez Paulette dans le centre historique, et le second espère renouveler le succès du Dynastie de Mérignac, titulaire du Dragon d'or de la fédération du Tourisme International de la gastronomie. Toutes les enseignes sont encouragées par la ruée des premiers jours. «Nous avons refusé 70 couverts le premier week-end», annoncent les responsables du Hangar Café. «Nous comptons sur la fréquentation des gens des bureaux sur le site, ou à proximité», précise Jean-Christophe Auguet. Grâce à leurs tarifs médians, les restaurants des Hangars des Quais pourraient trouver un rythme de croisière avec une clientèle affaires en semaine et plus familiale le week-end. Car une fois l'effet de curiosité et les beaux jours passés, la gageure est bien d'entretenir l'intérêt des Bordelais.