Nice Toute l’atmosphère du Seventies

Monique Fancellu a décoré son établissement avec des objets des années 70.

Niçoise depuis des générations, coiffeuse de formation, douée pour la mode et les relations, Monique Fancellu, 53 ans, est considérée comme la Régine niçoise. Elle aime la fête et consacre vingt ans à animer la discothèque Alexandra et les soirées Pyramide à la salle New-York. Elle devient également patronne de l'Idéal Bar dans le quartier de son enfance, le Vieux-Nice. En 1995, elle se tourne vers la restauration en reprenant La Trappa, un café créé en 1886. Elle lui redonne son cachet d'antan, un haut-lieu de la cuisine populaire niçoise, et elle installe de longues tables et chaises de paille rustiques, pour y servir pissaladière, daube, testicules de mouton panées... Mais Monique aspire à autre chose. Une tragédie familiale va l'y pousser. Sans abandonner La Trappa, elle se jette à corps perdu dans le travail et réalise son rêve : s'installer sur le port, à quelques mètres des bateaux, respirer l'air du large, se faire une nouvelle clientèle, créer un établissement chic, gai, coloré. En février 2002, elle ouvre le Seventies. Si Monique sait flairer les nouvelles tendances, elle sait aussi très bien s'entourer. Après avoir glané chez les brocanteurs et artisans d'art européens de magnifiques objets des années soixante-dix, elle s'associe à un ami de longue date, le chef Richard Puget, 58 ans, fils du Petit Brouant à Nice. Pour 50 couverts en terrasse (la plus longue du port) et 40 en salle, ils élaborent ensemble une carte de sept viandes et sept poissons, en fonction de la prise quotidienne des pêcheurs locaux. «Nos tarifs ne sont pas élevés, mais supérieurs à la moyenne en ce qui concerne par exemple des plats courants, comme la salade niçoise à 10 #euro;, mais nous la faisons avec des févettes à 4 #euro;/kg et des petits anchois du pays !» raconte Monique. Au Seventies, les viandes charolaises sont servies avec des sauces maison. «Certains clients trouvent un goût étrange à notre Béarnaise, car ils ne sont plus du tout habitués aux produits maison !». Rognons de veau (25 #euro;), feuilleté de langouste (18,5 #euro;), deux spécialités du chef qui font revenir de plus en plus de monde. «Nous nous faisons connaître auprès des étrangers venus en bateau. Ils deviennent des clients fidèles, toujours contents -et tellement plus que les Français !». Brunchs le dimanche de 10 h à 16 h selon deux formules (15 ou 21 #euro;), assiettes dinatoires dans le salon pouvant contenir une trentaine de personnes (de 7 à 9 #euro;), Monique Fancellu sait faire vivre son décor d'exception. «Nous voyons souvent des familles qui regardent à travers les vitres sans oser s'arrêter. J'aimerais leur faire savoir que l'on peut bien dîner dans un décor rare à des prix raisonnables, mais cela viendra !».