Les plages-restaurants sont soumises à un régime juridique particulier et complexe. Depuis 1999, elles ont leur Fédération nationale présidée par Bernard Opinel, propriétaire de Midi Plage à Cannes. Avec 200 adhérents, des particuliers et des syndicats communaux principalement, la Fédération Nationale des Plages-Restaurants (FNPR) regroupe plus de 1000 plages. Ces plages dites «privées» sont particulièrement nombreuses sur les côtes méditerranéennes. Ces dernières années, de multiples questions ont fait surface : période d'ouverture, démontage, surface exploitable, possibilité de vente, etc. Certaines mesures menacent même la viabilité des plages-restaurants. Leurs exploitants ont ressenti le besoin de se regrouper pour défendre leur profession et la développer. Ils exercent aujourd'hui une activité de lobbying auprès des élus.
«Les plages que nous exploitons sont concédées par l'Etat aux communes qui nous les «sous-concèdent» pour une durée maximale de 15 ans renouvelable. L'Etat détermine quelle surface il concède aux communes et celles-ci décident à leur tour de la surface qu'elles vont «sous-concéder». Elles peuvent donc ne pas faire exploiter toute la surface», explique Bernard Opinel.
Le premier changement juridique néfaste pour les «sous-concessionnaires» concerne les modalités de cession du bail commercial. «Pendant une trentaine d'années, on avait le droit de le vendre de gré à gré. Actuellement, ce n'est plus possible et ceux
Un des combats en cours concerne la durée d'ouverture. «Nous voulons que les maires puissent choisir de laisser ou non une plage ouverte. Il faut introduire un peu de souplesse à ce niveau-là. Les autorités doivent comprendre que le Sud est une zone protégée, «climatiquement dorée», argumente Bernard Opinel. Nous ne sommes plus en 1936, les vacances s'étalent sur toute l'année. A Cannes par exemple, le premier congrès débute mi-janvier. S'il fait beau, il faut que nous puissions être ouverts. Quand ils viennent chez nous, les congressistes veulent manger près de la mer. Si on nous oblige à fermer, ce sera une perte économique pour la région». Autre élément en ligne de mire : la surface exploitable. Un décret en préparation prévoit de faire passer l'occupation du domaine naturel - en surface et en linéaire - de 30 à 20 %. «Seuls 20 % de ces 20 % seraient constructibles ! Ce texte pénalise les exploitants et les communes. Certaines plages sont très peu profondes, si on ne peut pas utiliser plus de linéaire, les pertes financières sont inévitables, plaide Bernard