Pour mieux répondre aux mutations du secteur, le classement hôtelier par étoiles vient d’être relifté en profondeur en concertation avec les professionnels du secteur. L’arrêté du 29 décembre a été publié au JO le 14 janvier dernier, validant le nouveau référentiel qui entrera en vigueur le 1er avril 2022. Parmi les principales évolutions, l’instauration de critères autour du développement durable, la digitalisation, la prise en compte d’une nouvelle catégorie concernant les hostels qui entrera quant à elle en vigueur le 1er juillet 2022.
« Cette révision du classement hôtelier est certainement aussi importante que celle de 2009, indique en préambule Guillaume Lemière, directeur des affaires juridiques et réglementaires d’Atout France. Il faut rappeler que 87 % des chambres hôtelières sont classées en France. Il existe donc un fort taux d’adhésion au classement hôtelier de la part des hébergeurs. L’un des axes principaux du nouveau classement concerne le renforcement des critères de développement durable. Il s’inscrit dans le plan de reconquête du secteur du tourisme mené en novembre dernier par le Gouvernement qui vise à faire de la France, la première destination touristique durable au monde en 2030. C’est un travail que nous avons mené avec l’ensemble des hôteliers et en particulier l’Umih, le GNC et le GNI. Les organisations ont été très favorables à ces évolutions qui sont importantes pour gagner en compétitivité, une fois que les conditions de reprise du tourisme international seront réunies. ». Parmi les autres nouveautés du référentiel, la prise en compte des dernières innovations du secteur comme la digitalisation de certains services (check-in…), les nouveaux usages comme le coworking. Les hôtels qui proposent ainsi des espaces de coworking ou mettent à disposition des chambres pour travailler disposent de points supplémentaires pour le classement.
Une nouvelle catégorie pour les auberges de jeunesse et hostels
Concernant la nouvelle catégorie des auberges de jeunesse et des hostels, Guillaume Lemière précise : « Il s’agit d’un tout nouveau classement, sans étoiles. L’idée est de dynamiser cette offre, très majoritairement fréquentée par une clientèle plus jeune qui s’est un peu détournée ces dernières années de la destination France et qu’il convient d’attirer davantage. Ce classement comporte une partie d’équipements et de services obligatoires et une autre partie optionnelle. A noter, qu’il n’existe pas de système de compensation pour ce classement. C’est une première façon d’intégrer l’offre d’hostels dans le classement des hébergements touristiques. » Ce classement intéressera les quelque 300 établissements dans l’Hexagone dont 85% du parc est constitué par les auberges de jeunesse et 15% par les hostels de type Joe&Joe, France Hostels, Generator, Meninger…
Autres nouveaux critères de ce classement, ceux en lien avec le développement durable dont plusieurs récompensent les mesures prises pour réduire les consommations énergétiques. Une formation de 3 heures de l’ensemble du personnel permanent concernant la gestion et les économies d’eau et la gestion des déchets, a été instaurée faisant partie des critères obligatoires. Autres items obligatoires, informer les clients sur les moyens de transport à faible impact environnemental et la proposition régulière d’au moins 3 produits régionaux ou issus de circuits courts pour les hôteliers commercialisant des denrées alimentaires (une mesure comptant pour 5 points). Les produits bio ou issus du commerce équitable (au moins 3 produits proposés régulièrement) – critère obligatoire – permettent également de valider 5 points. Concernant la gestion des déchets, l’hôtel doit mettre en place au moins une mesure pour limiter leur production. « Nous avons également introduit un critère qui prévoit que l’hôtelier qui donne ou vend ses invendus alimentaires à bas prix via une plate-forme spécialisée… valide 3 points optionnels. De même, lorsqu’il bénéficie d’un label environnemental, il peut valider 5 points », poursuit Guillaume Lemière.
>A LIRE AUSSI…
Les dernières actualités du secteur