
À Ramatuelle dans le Var où se situe la fameuse baie de Pampelonne, la plus longue du littoral du golfe de Saint-Tropez, le conseil municipal de Ramatuelle vient d’entériner officiellement le nom des futurs exploitants des plages de Pampelonne pour la période 2019-2030 (sur la langue de sable de 4,5 km, près de 25 000 touristes se pressent chaque jour sur le site en période estivale).
Le choix des plagistes ayant obtenu leur banc de sable sur les futures concessions soulève pourtant parmi les professionnels indépendants de nombreuses interrogations puisque ce sont principalement les hôtels de luxe, pour la plupart tropéziens, (l’Hôtel de Paris, le Château de la Messardière en association avec le Pan Dei Palais, La Réserve de Ramatuelle, le Byblos et l’Ermitage) qui ont obtenu pour la première fois leur sésame.
Parmi les acteurs historiques qui conservent leur concession, on y trouve le Tropezina, Tahiti, les Murènes, Polynésie, la Cabane Bambou, Indie Beach, l’Esquinade, le Club 55 et Tropicana, tout comme les Palmiers, l’Orangerie, la Toison d’or, Neptune, Tiki Beach et le Tiki Club, soit une quinzaine d’établissement saisonnier.
En revanche, trois établissements de restauration ayant le titre de maître restaurateur et le label qualité tourisme depuis plusieurs années ont été évincés…
Au total, 23 lots ont été attribués pour la restauration sur les 30 concessions attribuées.
Pour les exploitants retoqués, la pilule est amère « Seuls une dizaine d’historiques restent. Cela fait 30 ans que je suis installé ici, et je vais devoir plier bagage. Partir d’ici va être un crève-cœur », avoue Jean-Claude Moreu, gérant de la plage des Jumeaux qui se demande comment la délégation de service public, qui doit garantir l’accès de l’établissement à tous, pourra être tenue.
Face aux critiques du Syndicat des exploitants de la plage de Pampelonne soutenu par le président des saisonniers de l’Umih, le maire de Ramatuelle Roland Bruno campe sur ses positions : « À travers la démarche, qui intervient au-delà de la période de négociation, certains professionnels plagistes s’efforcent d’obtenir un avantage sur leurs concurrents dans des conditions déloyales et de nature à rompre l’égalité de traitement des candidats ».
Les candidats non retenus recevront une fois la décision prise un courrier circonstancié, expliquant les choix effectués et pourront, s’ils s’estiment lésés, saisir la juridiction compétente. C’est déjà chose faite puisque selon nos sources, Jean-Claude Moreu qui vient de démissionner de la présidence du Syndicat des exploitants de la plage de Pampelonne, a confié la défense de ses intérêts à trois avocats pour les aspects de droit public et administratif et pour l’aspect pénal.