L’attaque meurtrière survenue le 14 juillet dernier sur la promenade des Anglais à Nice devraient frapper à court et moyen terme les professionnels du secteur du tourisme.
Au lendemain de l’attentat, l’ancien maire de Nice et actuel président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Etrosi, se garde bien d’indiquer le moindre pronostic chiffré mais pour lui, une chose est à peu près certaine, le secteur touristique devrait souffrir dans les prochaines semaines. « Notre saison estivale est mise à rude épreuve. Ce n’est pas sans conséquence sur le tissu économique local », a-t-il indiqué aux médias.
Chaque année, 11 millions de touristes viennent séjourner sur la Côte d’Azur qui, avec environ 20% de parts de marché, est la deuxième destination touristique en France. La moitié d’entre eux est d’origine étrangère. A elle seule, Nice accueille 4 millions de touristes chaque année, ce qui la place au deuxième rang des villes les plus visitées en France, après Paris.
Selon le Comité régional du tourisme, les recettes annuelles liées aux dépenses des touristes s’élevaient à 14 milliards d’euros en 2014, dont 5 milliards provenaient des dépenses des touristes internationaux. Au total, ce secteur représente 11% du PIB régional. En cumulant les emplois directs et les emplois indirects, le tourisme emploie environ 150.000 personnes. A Nice, les conséquences se font déjà ressentir
Le président du syndicat des hôteliers Nice Côte d’Azur, Denis Cippolini évoque « de nombreuses annulations » et il considère que « la saison d’été et celle d’hiver vont être impactées avec des conséquences sur l’emploi ».
Pour les professionnels du secteur des industries hôtelières de la Côte d’Azur, l’enjeu va bien au-delà de la seule saison touristique estivale 2016. L’ensemble des hôteliers, restaurateurs et cafetiers s’accordent à dire que l’impact sera aussi ressenti aux villes alentours comme Cannes, Antibes/Juan les Pins ou Monaco, tant la Côte d’Azur est perçue, notamment à l’international, comme une seule et même destination. Michel Chevillon, le président du syndicat des hôteliers du bassin cannois reconnaît que « le tourisme, pilier de l’économie, est ébranlé sur ses bases. Mais nous devons rester professionnels, rassurer les clients, leur expliquer que l’on ne doit pas céder à la panique et au n’importe quoi » a-t-il déclaré à l’AFP.
Avec la répétition des attentats meurtriers sur le sol national depuis le début de l’année 2015, les professionnels du secteur du tourisme constatent un recul sensible de la fréquentation hôtelière, notamment de la clientèle en provenance des Etats-Unis, du Moyen-Orient et d’Asie. Face à la crainte de prochaines menaces terroristes sur le territoire national annoncées par le premier ministre, les tour-opérateurs ont anticipé les derniers évènements tragiques en proposant déjà à ses clients de changer de destination…
Après les attentats de Paris de janvier et de novembre 2015, les hôtels de la capitale avaient perdu 25% de leurs réservations. Près de dix mois plus tard, les touristes ne sont toujours pas revenus dans la capitale.
18 juillet 2016