Le premier ministre Manuel Valls a présenté début avril une série de mesures pour apaiser les organisations de jeunesse qui continuent à manifester leur opposition sur le projet de loi travail.
Pour favoriser l’insertion des jeunes sur le marché du travail, le premier ministre a annoncé que les taxes sur le contrat à durée déterminée (CDD) seront augmentées, pour favoriser l’embauche en contrat à durée indéterminée (CDI).
Cette taxation, jusqu’à présent optionnelle, sera désormais obligatoire à toutes les entreprises. Elle se fera via les contributions patronales à l’assurance chômage ; mais c’est aux partenaires sociaux de définir le barème et le champ d’application de cette «surcotisation», précise Matignon, qui estime cette mesure «cohérente» avec l’assouplissement des conditions pour mettre fin à un CDI prévues par la loi travail.
Est également prévue une amélioration de la rémunération et des droits des apprentis, dans le cadre d’une concertation avec les partenaires sociaux.
Sans attendre, l’Etat prendra à sa charge une augmentation des minima salariaux légaux des jeunes de 16 à 20 ans au 1er janvier 2017.
Le coût supplémentaire pour les employeurs sera «entièrement compensé par l’Etat», qui consacre à cette mesure une enveloppe de 80 millions d’euros. «Ce sont des mesures avec un impact concret pour les jeunes» a notamment souligné Manuel Valls à l’issue de cette réunion. … le GNI s’insurge Le Groupement National des Indépendants (GNI) dénonce le renchérissement des taxes sur les contrats à durée déterminée. Il s’agit là d’une proposition absurde visant à calmer une poignée de lycéens et d’étudiants contre le projet de loi Travail. Avec pour seul objectif ”le CDI pour tous”, le gouvernement choisit la voie de la sanction financière à l’encontre de tous les entrepreneurs, au lieu de s’interroger sur les raisons qui poussent les employeurs à embaucher en CDD.
Pour le GNI, taxer les CDD c’est nier les spécificités du secteur des industries hôtelières (HCR) et plus généralement, du tourisme ! Pour Didier Chenet, président du GNI, « les motifs de recours aux CDD, notamment les contrats d’extras ou saisonniers, sont prévus par la loi et correspondent à des besoins structurels des entreprises. C’est la nature même de leur activité qui les font recourir à ces types de contrat de travail ».
Une taxation des CDD va engendrer une augmentation du coût du travail qui pénalisera des entreprises d’ores et déjà fragilisées, voire menacées de disparaître, sans pour autant encourager le recours au CDI.
C’est d’autant plus incompréhensible, pour le GNI, de proposer une telle mesure alors que, de l’aveu même de la Ministre du travail, la surcôtisation du CDD instaurée en 2013 n’a pas eu l’effet escompté !
13 avril 2016