François Hollande s’est engagé à franchir d’ici à 2017, le cap des 500.000 jeunes formés en alternance (apprentissage ou contrat de professionnalisation).
Pourtant les mesures prises par le gouvernement depuis deux ans qui devaient constituer un rempart contre le chômage des jeunes reste toujours largement à la traîne en France. Dans une note d’information publiée au début du mois de février 2015, la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) dépendant du ministère de l’Education Nationale fait état d’une baisse sensible des effectifs dans l’apprentissage en 2013 comme en 2014.
Une situation dégradée de l’emploi des jeunes confirmée par les récents chiffres provisoires des services du ministère du Travail. Tous secteurs confondus, la Dares a enregistré l’année dernière dans l’hexagone hors départements DOM et outre-mer, 273.209 nouveaux contrats d’apprentissage, soit 3,2% de moins qu’en 2013. Dans le détail, 264.580 entrées en apprentissage ont été recensées par le ministère du Travail, c’est 9.000 de moins qu’en 2013 (– 3,2 %), année déjà marquée par une forte chute (–8 %).
Les régions subissant les plus fortes baisses sont la Picardie (-13,5% avec 6.593 nouveaux contrats) et Midi-Pyrénées (-9,9% avec 11.062 nouveaux contrats).
A l’inverse, d’autres territoires voient leurs effectifs d’apprentis augmenter dans de grandes proportions : le Limousin (+27,7% avec 2.518 nouveaux contrats en 2014) et la Corse (+9,6% avec 1.471 nouveaux contrats). Ce recul semble concerner tous les secteurs et, plus particulièrement, ceux profondément touchés par le ralentissement économique et notamment le bâtiment (-13 %) et la restauration (-8 %).
La Dares explique ce recul par le fait que les jeunes sortants de classe de troisième s’orientent moins souvent vers l’enseignement professionnel. Depuis 2006, la part des élèves sortant de troisième s’orientant vers l’apprentissage a diminué, passant de 7,7 %, à 7 % en 2011. Leur part s’établissait à 5,4 % en 2013.
Autre problématique soulevée par une récente étude de la Dares, la désaffection croissante des apprentis en fin de première année du cycle de formation. Aujourd’hui, plus d’un jeune sur cinq entrant en apprentissage ne va pas au bout de la démarche. Pour y remédier, les Centre de Formation d’Apprentissage (CFA) se sont vu confier par l’Education nationale un rôle accru de médiation et de prévention des conflits.
17 mars 2015