
Les CHR restent peu confiants quant aux perspectives de croissance du secteur. Ainsi, 29 % d’entre eux anticipent une poursuite de la baisse de leur activité dans les mois à venir, après une diminution du chiffre d’affaires de 8,5 % pour l’ensemble de la filière au 4e trimestre 2015. Les professionnels implantés en Île-de-France paient le plus lourd tribut des attentats de novembre, accusant une chute d’activité de 18,5 % ce trimestre.Source : GNI et Institut I+CLes attentats qui ont frappé Paris ont eu d’importantes répercussions économiques. Ces événements ont en effet suscité une vague d’inquiétude auprès des Français et plus encore des Parisiens, les conduisant à limiter leurs sorties et notamment à déserter les restaurants, les cafés et les brasseries. Cette psychose a évidemment dépassé nos frontières, entraînant de nombreuses annulations dans les hôtels de la capitale et des grandes métropoles régionales.
L’ensemble des secteurs d’activité accuse des baisses sensibles au 4e trimestre 2015. Fréquentation
Conséquence des attentats terroristes qui ont frappé Paris en novembre, l’activité globale des professionnels de la filière s’écroule en Île-de-France. En province, l’inquiétude générale et l’annulation de certains grands évènements comme la Fête des lumières à Lyon, ont eu également des répercutions sur l’activité des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs. Sur l’ensemble du territoire, la baisse du chiffre d’affaires atteint - 8,5 % au quatrième trimestre 2015. L’année 2015 se solde ainsi par une baisse de 3,5 %. Cette chute de la fréquentation pourrait persister en début d’année 2016 mais dans une bien moindre mesure, anticipent les professionnels.
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Marge et trésorerie
Plus de la moitié des responsables d’établissements estiment que ce dernier trimestre n’a pas affecté leurs marges. Seulement 15 % d’entre eux ont vu une amélioration de leurs marges alors que près de trois d’entre eux sur dix ont été contraints de les rogner. Dans ce contexte, la situation de la trésorerie des entreprises de la filière CHR apparaît encore plus fragilisée au cours du quatrième trimestre 2015. Désormais, plus d’un tiers des intervenants doit faire face à une détérioration de leur bilan financier.Perspectives d’activité
La situation des professionnels de la filière CHR pourrait rester tendue en début d’année 2016. En effet, près de trois professionnels interrogés sur dix craignent que leur chiffre d’affaires continue à se contracter lors des mois à venir. À peine plus d’un sur dix mise sur une reprise à court terme.
Les professionnels franciliens redoutent que la désertification de leur établissement suite aux attentats perdure encore. Si la baisse devrait se poursuivre sur une grande partie du territoire début 2016, en Normandie, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Rhône-Alpes-Auvergne, les intervenants se montrent plus sereins.
Seul un nombre confidentiel d’entreprises envisage de recruter du personnel dans les prochains mois. Les tensions liées au recrutement se sont sensiblement réduites ce trimestre. Désormais, un quart des responsables ayant l’intention d’intégrer de nouveaux salariés rencontrent des difficultés, alors qu’ils étaient plus de 50 % au précédent trimestre.
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RESTAURATION
Les évènements dramatiques qui ont frappé Paris le 13 novembre 2015 ont eu de fortes répercussions sur l’activité des restaurants en cette fin d’année. Choqués et inquiets, les Parisiens ont déserté les restaurants. En Île-de-France, le chiffre d’affaires des restaurateurs a chuté de plus de - 20 % au cours du 4e trimestre 2015. Bien que moins impactés, les restaurateurs de province doivent également faire face à une forte baisse de la fréquentation. Sur l’ensemble du territoire, le recul du chiffre d’affaires des restaurateurs atteint presque – 10 % au 4e trimestre 2015 comparé au même trimestre de l’année précédente. L’année 2015 se conclut sur une baisse de 4,5 %.
La crainte de nouveaux attentats a entraîné l’annulation de nombreux événements. Ainsi, les traiteurs ont dû faire face à des suppressions de commandes. Le chiffre d’affaires de ce secteur recule de 5 % entre le 4e trimestre 2014 et le 4e trimestre 2015. La tendance annuelle avoisine - 3 % en 2015.HÔTELLERIE
La situation des hôtels et des hôtels-restaurants a été fortement impactée par les attentats à Paris de novembre 2015. La baisse du taux d’occupation a été particulièrement importante à Paris mais a été également conséquente dans les grandes villes. Sur l’ensemble du territoire, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie recule d’environ 7 % au cours des mois d’octobre, novembre et décembre 2015 comparé aux trois mêmes mois de l’année précédente. L’année 2015 s’achève sur une baisse de 2 % tant pour les hôtels que pour les hôtels-restaurants. La situation des hôtels d’Île-de-France apparaît critique au 4e trimestre 2015 : - 15,5 % à un an d’intervalle. Les professionnels implantés dans le quart Sud-Est s’avèrent également très touchés. Parmi les nombreuses raisons, à noter que la Fête des lumières a été annulée à Lyon et qu’un nombre important de touristes étrangers ont annulé leur séjour sur la Côte d’Azur. DÉBITS DE BOISSONS
Les débits de boissons ont également fait face à une désertification de leur établissement après les évènements dramatiques qui ont touché Paris. Entre le 4e trimestre 2014 et le 4e trimestre 2015, le chiffre d’affaires en France recule de 7 % dans les cafés-bars et de 5,5 % dans les brasseries. Sur l’ensemble de l’année 2015, la baisse avoisine - 3 % pour ces deux secteurs. L’impact est nettement plus fort dans la capitale avec une baisse de 15 % du chiffre d’affaires en Île-de-France au 4e trimestre 2015 par rapport au 4e trimestre 2014. L’ensemble de l’Hexagone est également touché, avec des diminutions atteignant 7,5 % en Bourgogne-Franche-Comté et 12,5 % dans le Centre.Méthodologie : La présente note de synthèse est réalisée par l’Institut I+C sur la base d’une interrogation trimestrielle d’un échantillon de 1 800 professionnels référencés comme hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs. Le traitement des statistiques utilisé est celui des quotas pondérés.