
L’émission Cauchemar à l’hôtel surfe sur un autre créneau, le style caustique, mis en scène par le trublion chef étoilé Philippe Etchebest qui pointe sans ménagement certains dysfonctionnements des établissements. Deux émissions ont jusqu’à présent été consacrées aux hôtels, l’une pour l’hôtel restaurant L’Agriculture à Bellegarde dans le Loiret (première diffusion en juin 2014, rediffusion en décembre 2015), l’autre au Manoir, un hôtel à Aix-les-Bains (première diffusion le 30 octobre 2013, rediffusion le 3 décembre) qui a généré une déferlante de réactions suite à sa première diffusion.
Des retombées positives pour l’établissement L’Agriculture à Bellegarde…
Qu’est-ce qui a conduit l’hôtel deux étoiles de 18 chambres à participer ? « On me l’a proposé. Après en avoir discuté avec l’équipe, nous nous sommes dit pourquoi pas. On ne s’imagine pas alors ce que cela représente mais à partir du moment où on accepte, il faut savoir assumer, détaille Hélène Olivenca, gérante de l’établissement. Le but était d’augmenter la fréquentation de l’établissement. C’est la seule et unique raison. Autrement, je ne l’aurais pas fait. » Quant au déroulement du tournage : « C’était un peu une invasion. Une quinzaine de techniciens ont investi les lieux durant le tournage qui s’est déroulé sur neuf jours. Nous avions un micro du matin jusqu’au soir, nous étions écoutés toute la journée. »
Quelles sont les retombées suite à l’émission ? « Dans un premier temps, nous avons eu beaucoup de curieux. Les clients ont eu des réactions diverses et variées mais dans l’ensemble cela a été plutôt bien perçu. » Quel a été l’impact en termes de fréquentation ? « L’hôtel n’a pas vraiment décollé alors que le restaurant était plein en permanence les trois premiers mois suivant l’émission puis cela s’est un peu dégonflé. Néanmoins, nous comptons désormais de nouveaux clients qui ont découvert l’établissement grâce à l’émission. Le taux de fréquentation du restaurant a progressé de 30 % à 40 %. » Pour la rediffusion, une hausse de la fréquentation a été enregistrée pour le restaurant. Cela s’est opéré de façon moins importante que la première diffusion du fait que l’émission a été diffusée en deuxième partie de soirée.
…malgré une mise en scène parfois houleuse
Si c’était à refaire ? « Avec le recul, je pense que je participerais de nouveau car le but essentiel est d’acquérir de nouveaux clients et cela a fonctionné. » La mise en scène était parfois houleuse avec Philippe Etchebest. « Cela a été tendu pendant tout le tournage et cela s’est ressenti. J’ai vécu le tournage d’une manière un peu agressive. Je n’ai pas apprécié la façon dont cela a été amené car évidemment, c’est aussi mis en scène pour faire de l’audimat. Après avoir regardé l’émission avec du recul, j’ai constaté que la réalité ne correspond pas tout à fait à ce qui a été présenté. » Si la production enregistre des heures d’enregistrement, seule une petite part de ce qui a été tourné est conservée à l’issue du montage.
« L’émission a ainsi surtout était axée sur moi, ma démotivation. Je l’ai découvert à la télévision car lors du tournage on ne s’en rend pas compte. »
Concernant les mesures concrètes prises suite à l’émission, le restaurant traditionnel a notamment réduit sa carte qui était particulièrement étendue.Un vrai cauchemar pour Le Manoir
Suite à la diffusion de l’émission, le 30 octobre 2013, l’établissement trois étoiles situé à Aix-les-Bains a dû faire face à une véritable tempête médiatique et de très nombreuses réactions dans la presse et les réseaux sociaux. Peu de temps après la première diffusion de l’émission, l’établissement a été contraint de fermer ses portes fin novembre 2013 suite à un arrêté préfectoral pour non-respect des mesures de sécurité. Il a réouvert début 2014.
Lors de l’émission, Philippe Etchebest avait notamment pointé la vétusté de l’établissement et des problèmes d’hygiène.
L’émission suivie par près de 4 millions de téléspectateurs a sérieusement entaché l’image de l’établissement. Elle a été rediffusée le 3 décembre 2015. « Après des semaines d’intervention de repérages, l’arrivée rocambolesque du coach m’interpellait déjà, puisque la chambre qu’il choisissait d’autorité n’était pas la belle chambre avec balcon qui lui était réservé, mais une chambre jamais louée en hiver et prévu pour la technique. De plus, cette chambre endommagée par une infiltration d’eau était prévue d’être rénovée », détaille Pierre Pirat, gérant de l’établissement dans les colonnes du Dauphiné, tout en estimant avoir été trahi par rapport au « coaching » annoncé par l’émission.