Des situations contrastées selon les régions

Suite à un printemps en demi-teinte, la conjoncture économique française s’est consolidée au cours du 3e trimestre 2015. La météo très favorable cet été, cumulée à un redressement du pouvoir d’achat des ménages a permis à l’activité de la filière des CHR de se raffermir. Si certaines régions bénéficient particulièrement du redressement de l’activité au cours du 3e trimestre 2015, pour d’autres, la situation reste tendue. Revue de détail. Source : Observatoire des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs. Synhorcat et Institut I+C nSuite à trois années moroses, la dégradation de l’activité globale des professionnels de la filière s’atténue au cours de la saison estivale. La baisse du chiffre d’affaires s’établit à - 1 % entre le 3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015. La tendance annuelle avoisine - 2,5 % à l’issue de l’été.
Ce raffermissement concerne l’ensemble des secteurs d’activité. Les hôtels bénéficient d’une légère reprise de leur activité au cours de l’été. L’activité des hôtels-restaurants reste proche de l’équilibre depuis le début de l’année 2015 (- 0,5 % au 3e trimestre). L’activité des débits de boissons, particulièrement morose depuis début 2013 tend à se stabiliser ce trimestre. Les restaurateurs se positionnent en retrait avec une baisse de chiffre d’affaires de 1,5 %.
La timide reprise enregistrée en Bretagne, dans le quart Sud-Ouest et sur la moitié Est de l’Hexagone n’a pas totalement compensé les difficultés rencontrées par les professionnels de la filière CHR dans le Nord, en Île-de-France et le Centre.










(1) Évolution du trimestre par rapport au même trimestre de l’année précédente (en %)Source : Synhorcat et Institut I+CFréquentation
La fréquentation des établissements semble moins dégradée au cours de la saison estivale. Les intervenants de la filière CHR remarquant une hausse de cet indicateur sont désormais presque aussi nombreux que les tenants d’une baisse. En parallèle, 30 % des intervenants font état d’une baisse du ticket moyen contre moins de 20 % qui notent une hausse de cet indicateur.Marges et trésorerie
Si 60 % des responsables d’établissements estiment que ce troisième trimestre n’a pas affecté leurs marges, ils ne sont qu’à peine plus de 10 % à les avoir améliorées, alors qu’un quart d’entre eux a été contraint de les rogner. Dans une conjoncture toujours maussade, la situation de la trésorerie des entreprises de la filière CHR reste fragile au cours de la saison estivale. Trois intervenants sur dix voient leur bilan financier se détériorer alors que 20 % remarquent, a contrario, une amélioration de cet indicateur.Perspectives d’activité
La fin de l’année pourrait s’inscrire en baisse. En effet, plus d’un tiers des professionnels interrogés appréhendent de nouvelles tensions pour les mois à venir et seul un quart d’entre eux se montrent encore sereins.
Ces anticipations défavorables se retrouvent sur la quasi-totalité du territoire. Seule l’Île-de-France fait figure d’exception, les intervenants franciliens s’avérant relativement optimistes pour les prochains mois.
Une proportion limitée d’entreprises envisage de recruter du personnel permanent dans les prochains mois. Conformément aux normales saisonnières, le recours aux effectifs saisonniers apparaît confidentiel pour cette fin d’année. Plus de la moitié des professionnels envisageant de recruter dans les prochains mois, font face à des difficultés pour réaliser un tel projet.Restauration
La dégradation constante de l’activité des restaurateurs observée depuis l’été 2012 s’atténue au cours de l’été. Le chiffre d’affaires recule de 1,5 % au 3e trimestre 2015, comparé toutefois à un 3e trimestre 2014 mal orienté. Sur l’ensemble des douze derniers mois, la baisse s’établit à un niveau proche de - 3 %.
À l’instar du printemps, la décroissance de l’activité des traiteurs demeure limitée au cours de la saison estivale. Le chiffre d’affaires de ce secteur s’inscrit également à hauteur de - 1,5 % entre le 3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015. La tendance annuelle avoisine - 2 % à l’issue de l’été.
La situation des restaurateurs diverge désormais selon les régions. Les professionnels implantés dans le quart Sud-Ouest bénéficient d’un redressement de leur activité au cours de la saison estivale, alors que l’activité reste tendue dans le quart Nord-Ouest et plus encore dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et l’Île-de-France. Sur la moitié Est du territoire, le chiffre d’affaires des restaurateurs se stabilise ce trimestre.Hôtellerie
La situation des hôtels, délicate au printemps, s’éclaircit au cours de la saison estivale. Le chiffre d’affaires se redresse (+ 1,5 %) entre le  3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015. La tendance annuelle avoisine - 1 % à l’issue du trimestre.
Dans la lignée du premier semestre, l’activité des hôtels-restaurants reste proche de l’équilibre au 3e trimestre 2015 comparé à la même période de l’année précédente. Le rythme annuel d’évolution apparaît quasi atone (- 0,5 %) à l’issue de l’été.
Prenant le contre-pied du précédent trimestre, les hôteliers situés dans la moitié Est de l’Hexagone bénéficient d’une reprise d’activité au cours de l’été. En Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire, la situation s’améliore plus sensiblement, alors qu’elle reste tendue dans les autres régions.


Débits de boissons
Suite à trois années moroses, l’activité des débits de boissons tend à se stabiliser au cours de la saison estivale. Le chiffre d’affaires des cafés-bars se renouvelle à l’identique au 3e trimestre 2015 comparé toutefois à un 3e trimestre 2014 en crise. Ainsi la tendance annuelle se raffermit, avoisinant - 3,5 % à l’issue de l’été. Les brasseries affichent un repli très limité (- 0,5 %) de leur chiffre d’affaires au cours du trimestre sous revue. Sur l’ensemble des douze derniers mois, la baisse s’établit à près de - 2,5 %.










(1) Évolution du trimestre par rapport au même trimestre de l’année précédente (en %)Source : Synhorcat et Institut I+C


Les CHR lourdement affectés par les attentats du 13 novembre


Les premiers chiffres de fréquentation des établissements des adhérents du Synhorcat-GNI témoignent de l’impact immédiat des attentats. Le Groupement national des indépendants qui a mené une enquête auprès de ses adhérents, indique que les taux d’occupation sont en très nette baisse pour tous les secteurs, - 51 % pour les hôtels la semaine du 13 au 19 novembre, comparé à la semaine précédente, - 37 % pour les cafés bars brasseries, - 38 % pour les restaurants.
Les professionnels sont très pessimistes concernant leur taux d’occupation prévisionnel pour les fêtes de fin d’année, du 20 au 31 décembre avec une baisse de 34 % est anticipée pour  les hôtels, les cafés bars brasseries, 27 % pour les restaurants. Les traiteurs organisateurs de réceptions sont aussi très touchés et enregistrent des annulations de près de 80 % de leur activité tandis que d’autres déplorent la perte de 25 % de leur CA prévisionnel. Face à cela, le GNI a réclamé des mesures d’urgence telles que la mise en place d’un fonds de solidarité (lire actualités page 10).Méthodologie : La présente note de synthèse est réalisée par l’Institut I+C sur la base d’une interrogation trimestrielle d’un échantillon de 1 800 professionnels référencés comme hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs.  Le traitement des statistiques utilisé est celui des quotas pondérés.