La reprise se fait toujours attendre en France

L’activité des hôteliers dans l’Hexagone a stagné en 2014 avec un RevPar en recul de 0,2 %, contrastant avec la situation des autres pays européens.


Évolution du RevPar H.T. par région en 2014










L’Europe est entrée dans la reprise en 2014 avec une évolution du RevPar (base HT) supérieure à 5 % pour l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, indique MKG Hospitality. La Grèce affiche un net rebond. Néanmoins, la reprise se fait encore attendre pour les hôteliers français. Le secteur affiche ainsi une stagnation avec un RevPar de - 0,2 % (HT) en 2014, un taux d’occupation de + 0,1 % à 65,7 % et un prix moyen par chambre qui diminue de 0,4 %, à 83,6 euros. « Les hôteliers ont absorbé la hausse de la TVA », relève Vanguélis Panayotis, directeur du développement de MKG Group. Cette hausse de la TVA de 7 à 10 % au 1er janvier 2014, a d’autant plus impacté les hôteliers, qu’elle est intervenue dans un contexte de faible croissance de l’activité.L’hôtellerie de province en difficulté
Ces données cachent d’importantes disparités entre les établissements.  Ainsi, en province, un grand nombre d’hôtels présentent des résultats déficitaires. « Le secteur a besoin d’une politique de développement du tourisme intérieur. Il n’existe pas assez de communication pour vanter nos régions », met en avant  Georges Panayotis, président de MKG Group.
Le RevPar est en baisse dans la plupart des régions. Seule la Basse-Normandie affiche un RevPar en croissance de plus de 5 % du fait notamment des commémorations du Débarquement de Normandie. Si la région Île-de-France joue en général le moteur, elle n’enregistre qu’une progression modérée en 2014.
L’hôtellerie haut de gamme française a un peu mieux résisté en 2014 avec un RevPar en hausse de 0,5 % et un taux d’occupation qui a progressé de 1 %, à 69,8 %. « L’hôtellerie haut de gamme est en général un peu précurseur des tendances. Reste à vérifier si cela va se confirmer en 2015 », conclut Vanguélis Panayotis.
Une tendance qui se confirme début 2015
À mi-mars 2015, le taux d’occupation et le RevPAR du secteur étaient toujours en baisse, confirmant la tendance de 2014. « À Paris et surtout en province, la situation ne s’améliore pas, notamment car une partie de la clientèle moyen-orientale fait défaut. De fait, l’hôtellerie haut de gamme et les palaces enregistrent de moins bons résultats à Paris que dans les autres grandes capitales rivales européennes, indique Georges Panayotis. Il ne faut pas oublier que la France est en guerre au Mali, en Syrie, en Irak et qu’elle a été frappée par les attentats en début d’année. Dès lors, le plan Vigipirate, indispensable pour notre protection, peut dissuader certains touristes étrangers qui préfèrent se tourner vers d’autres destinations. »


Le poids des prélèvements obligatoires


Pour dynamiser l’activité, une relance par les prix peut être envisagée. La baisse des prix ne peut s’opérer que s’il existe une diminution des charges qui sont aujourd’hui très lourdes, indique MKG Group. Ainsi, les prélèvements obligatoires s’élèvent à 25,2 euros pour 100 euros payés par le client dans l’Hexagone, contre, par exemple, 19,6 euros en Allemagne. La marge nette des hôteliers français atteint 5,1 euros pour 100 euros payés par le client, à comparer avec une marge de 10,3 euros en Allemagne.