
L’activité économique française a été décevante en 2014. La consommation des ménages, toujours impactée par la montée du chômage et la forte pression fiscale, fléchit en fin d’année 2014. Après une baisse globale de 3 % du chiffre d’affaires en 2014 pour la filière CHR, seul un nombre limité de professionnels mise sur une reprise pour les mois à venir. Ainsi, environ 10 % tablent sur une hausse de leur activité alors que près d’un tiers envisage une baisse. Nouvelle hausse du chômage, recul de la consommation... L’économie française est restée sous tension au dernier trimestre 2014. Si la confiance des ménages tend à se raffermir en fin d’année selon les données de l’INSEE, elle reste encore en dessous de son niveau moyen sur longue période.
Quant au climat des affaires, il s’est nettement amélioré en novembre et s’est maintenu en décembre, rattrapant ainsi partiellement la baisse de l’été et du début de l’automne.Baisse généralisée de l’activité
Malgré un automne exceptionnellement chaud, notamment en octobre et novembre, l’activité des professionnels de la filière HCR continue de se détériorer en fin d’année 2014. Le chiffre d’affaires recule en effet de 3 % au 4e trimestre 2014 comparé à un 4e trimestre 2013 déjà mal orienté. Sur l’ensemble de l’année 2014, la baisse atteint également 3 %.
Ces tensions se retrouvent désormais sur l’ensemble des secteurs d’activité. L’activité de l’hôtellerie, proche de l’équilibre au cours de l’été, rejoint les autres secteurs en fin d’année, avec des baisses de 1,5 % pour les hôtels-restaurants et de - 3,5 % pour les hôtels. À l’instar du précédent trimestre, le recul reste moins marqué pour les traiteurs et les brasseries (proche de - 2 %) que pour les restaurants (- 4 %) et les cafés-bars (- 6 %).
Seuls les professionnels implantés dans le Sud-Ouest affichent une stabilité de leur activité au 4e trimestre. Dans les autres régions, la baisse varie de - 1,5 % dans l’Ouest et le Centre, à - 5 % en Île-de-France et en Bourgogne - Rhône-Alpes.Fréquentation et ticket moyen
Les professionnels soulignant une détérioration de la fréquentation de leur établissement restent plus nombreux que ceux qui remarquent au contraire une amélioration au cours de l’automne 2014. Plus d’un tiers des intervenants ont une perception à la baisse de cet indicateur, contre 22 % qui remarquent une hausse.
La part des intervenants constatant une baisse du ticket moyen demeure élevée ce trimestre (38 %), alors que la part des professionnels faisant état d’une hausse se réduit sensiblement, avoisinant 10 %.Marges et trésorerie
Toujours une majorité de responsables notent une stabilisation de leurs marges au cours du 4e trimestre 2014. Plus d’un tiers des intervenants constatent une baisse de cet indicateur, alors que moins de 10 % soulignent au contraire une hausse.
La situation financière des entreprises du secteur reste délicate en fin d’année. Près d’un tiers des responsables font état d’une dégradation de leur trésorerie au 4e trimestre 2014, alors que seulement 13 % d’entre eux notent au contraire une amélioration.Perspectives d’activité
Les professionnels de la filière HCR restent prudents pour le début de l’année 2015. Plus de trois intervenants sur dix prévoient une dégradation de leur activité pour les mois à venir alors qu’à peine plus d’un sur dix anticipent une reprise.
Suite à une fin d’année stable, les professionnels localisés dans le Sud-Ouest se montrent relativement sereins pour l’évolution de leur activité en début d’année 2015. Dans l’ensemble des autres régions, les intervenants se disent inquiets pour les prochains mois, notamment en Bourgogne - Rhône-Alpes.
Dans ce contexte, les anticipations de recrutement apparaissent limitées pour le début de l’année 2015, et ce, aussi bien en ce qui concerne les effectifs permanents que les effectifs saisonniers. Plus d’un tiers des responsables concernés font état de difficultés de recrutement.
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RESTAURATIONLes difficultés rencontrées par les restaurateurs depuis le printemps 2012 se renouvellent fin 2014. Le chiffre d’affaires recule de 4 % au 4e trimestre 2014 par rapport au même trimestre de l’année précédente. L’année se conclut sur une baisse de 4 %, soit un recul comparable à celui enregistré en 2013.L’activité des traiteurs se détériore de manière un peu plus modérée, à hauteur de 2 % entre le 4e trimestre 2013 et le 4e trimestre 2014. Sur l’ensemble de l’année 2014, la baisse s’établit à - 2 % (contre - 5,5 % en 2013).Ces tensions ne sont pas de même ampleur selon les régions. Si la baisse est limitée sur la façade atlantique et dans le Centre en fin d’année 2014, les intervenants implantés dans le Nord - Normandie, en Bourgogne - Rhône-Alpes et plus encore en Île-de-France ont rencontré d’importantes difficultés ce trimestre.La proportion de professionnels remarquant une détérioration de leurs marges se renforce en fin d’année (38 %). Désormais seul un nombre marginal de professionnels bénéficie d’une hausse de cet indicateur. La situation de la trésorerie demeure tendue ce trimestre. Toujours près de quatre professionnels sur dix constatent une baisse de cet indicateur.HÔTELLERIELes inquiétudes des professionnels des hôtels affichées à l’issue du précédent trimestre se sont vérifiées. De fait, après six mois tempérés, le chiffre d’affaires des hôtels se détériore de 3,5 % au 4e trimestre 2014 par rapport au même trimestre de l’année précédente. Sur l’ensemble de l’année 2014, l’activité des hôtels affiche une baisse de 1,5 %.De manière identique au printemps, le chiffre d’affaires des hôtels-restaurants accuse une baisse modérée au cours de l’automne 2014 à hauteur de - 1,5 %, comparé à la même période de l’année précédente. L’année 2014 s’achève également sur un repli de 1,5 %.Les hôteliers implantés sur la moitié est de l’Hexagone rencontrent d’importantes difficultés en fin d’année 2014. En revanche, l’activité a été plus favorable dans le Nord - Normandie et le Sud-Ouest.Près d’un tiers des hôteliers font état d’une baisse de leurs marges au 4e trimestre 2014, alors que seuls 16 % soulignent encore une hausse de cet indicateur.Après plus d’un an de tension, la situation de la trésorerie semble s’équilibrer en fin d’année 2014. Plus de la moitié des professionnels constatent une stabilisation de cet indicateur.DÉBIT DE BOISSONSLes grandes difficultés enregistrées par l’activité des débits de boissons depuis plus de deux ans perdurent fin 2014. Le chiffre d’affaires des cafés-bars chute à nouveau de 6 % au 4e trimestre 2014, comparé au 4e trimestre 2013. Suite à un début d’année en crise, la baisse du chiffre d’affaires des brasseries s’atténue au second semestre pour atteindre - 2,5 % au dernier trimestre. Sur l’ensemble de l’année 2014, les cafés-bars et les brasseries accusent des replis comparables : - 5 % comparé à une année 2013 déjà très mal orientée.Ces mauvaises performances concernent désormais essentiellement un gros quart Nord-Ouest de la France : les régions Nord - Normandie, Centre, Ouest et plus encore, l’Île-de-France. À l’opposé, les débits de boissons implantés dans l’Est et dans le Sud-Ouest connaissent une fin d’année relativement clémente.Toujours la majorité des intervenants des débits de boissons voient leurs marges se stabiliser ce trimestre. Près d’un tiers des responsables constatent une baisse de cet indicateur alors que moins de 10 % remarquent, au contraire, une hausse. La situation financière des professionnels des débits de boissons reste tendue au cours du 4e trimestre 2014.Méthodologie : La présente note de synthèse est réalisée par l’Institut I+C sur la base d’une interrogation trimestrielle d’un échantillon de 1 500 professionnels référencés comme hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs. Le traitement statistique utilisé est celui des quotas pondérés.