Quel devenir pour les restaurants de plage de la Côte d’Amour ?

Quel devenir pour les restaurants de plage de la Côte d’Amour ?

Pendant la saison estivale, le long de la baie du Pouliguen, dans les stations balnéaires de la Baule/Pornichet, 46 établissements de loisirs et de restauration sont en pleine activité. Alors que hors saison, seuls 8 établissements de restauration restent ouverts toute l’année notamment les week-ends et jours fériés.À la suite des violentes tempêtes dévastatrices qui se sont abattues l’hiver dernier sur le littoral atlantique entrainant la promulgation par décret de la reconnaissance en catastrophe naturelle, le préfet de la Loire-Atlantique s’est ressaisi, au nom du principe de précaution, du décret du 26 mai 2006 relatif aux concessions des plages pour le faire appliquer immédiatement.
Ainsi, dans sa lettre notifiée le 30 juillet aux exploitants de restaurant de plage de la baie, le préfet les met en demeure de cesser toute activité commerciale à partir du 12 novembre « pour des raisons de sécurité… de fermer votre établissement » et de « retirer tous les éléments démontables au plus tard le 12 novembre 2014 ».
Face à cette contrainte subite, les professionnels plagistes se sont manifestés vigoureusement auprès des autorités de l’État d’autant qu’un dialogue était en cours avec la municipalité, sachant aussi que le futur gestionnaire des concessions maritimes pour La Baule n’est toujours pas connu.
Quoi qu’il en soit, il est donc question de démontage des établissements, de fermeture hivernale de quatre mois, de la mise à nue totale des lots (ou surfaces d’exploitations) et de nouveaux appels d’offres publics sur lots concernés, de façon à mettre en place des délégateurs de service public.
Pour Laurent Joneau, président de l’Association des professionnels de la plage La Baule-Pornichet…« Nous sommes dans le non sens social, économique et touristique. En 2006, l’État nous avait conféré le droit d’exploiter et de maintenir nos installations sur site dès lors que nous étions ouverts 48 semaines par an. Aujourd’hui au nom du principe de précaution, 8 établissements sont contraints de fermer avant l’échéance des 48 semaines avec à la clé, la mise au chômage technique d’une centaine de salariés. » Pour maintenir l’emploi et l’activité économique du secteur, l’Association des professionnels de la plage La Baule-Pornichet, soutenue par l’Apiih, a récemment adressé à l’autorité préfectorale des demandes de dérogation pour la période des fêtes de fin d’année (du 15 décembre au 15 janvier 2015).
François Effling, ex-président national des saisonniers de la CPIH qui a toujours dénoncé l’aberration de l’application à la lettre de ce décret de concession des plages, réaffirme que les dispositions du décret sont trop contraignantes et entraîneraient irrémédiablement la mise en danger de l’économie des stations balnéaires du littoral atlantique, une réelle menace pour les emplois directs et pérennes et de son offre de loisirs dans sa diversité.
À moins d’un mois de la date butoir fixée par la préfecture, le sous-préfet de Saint Nazaire réunira le 7 novembre à la demande de l’Association des professionnels de la plage, l’ensemble des acteurs du tourisme, les collectivités territoriales concernées et l’administration en charge de la protection du littoral afin d’examiner cette problématique dénoncée par les professionnels ainsi que les demandes de dérogation.


Les restaurateurs de plage dans l’attente d’une réunion avec le ministre


Le nouveau secrétaire d’État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, Alain Vidalies, devrait recevoir prochainement les professionnels saisonniers qui réclament une réforme en profondeur du décret de 2006 dont la stricte application, selon le Groupement national des indépendants (GNI), serait dévastatrice pour l’économie et l’emploi à un moment où de nombreuses concessions de plage arrivent à expiration à partir de 2015 et ne pourront pas répondre aux exigences du texte.
Un groupe de travail sur la réforme du décret-plage devrait être mis en place afin d’examiner les mesures d’adaptation de la réglementation des concessions de plage pour chaque façade maritime, en prenant en compte les spécificités des stations balnéaires.