Un adhérent de l’Apiih nous a fait parvenir une copie d’un courrier adressé à l’hôtel de Région, dont les services ont choisi de ne pas verser la prime aux employeurs formateurs pour cause de non présence de l’apprenti au CFA, présageant par le fait même d’un abus du maître d’apprentissage. Nous choisissons aujourd’hui de vous la faire partager :
À l’Hôtel de région…
« Madame,
J’accuse réception du courrier du 31 juillet 2014, concernant notre apprenti Rémi LAPPRENTI.
Dans ce courrier, il est indiqué que la prime régionale aux employeurs d’apprentis ne peut m’être versée, mon apprenti ayant cumulé plus de 60 heures d’absence au CFA.
Je vous demande de bien vouloir réviser cette position.
M. LAPPRENTI a en effet commis ce qui lui est reproché. Mais je ne suis en aucun cas responsable de cet état de fait.
Je forme deux apprentis en salle et deux apprentis en cuisine chaque année et ce, depuis 15 ans dans mon établissement. J’ai commencé à former des apprentis dès l’âge de 29 ans et j’aurai 60 ans l’année prochaine. J’emploie aujourd’hui 12 salariés, en plus de ces apprentis. Certains de ces salariés ont été mes apprentis il y a presque 20 ans et sont devenus aujourd’hui mes chefs de cuisine ou mes adjoints en salle.
D’autre part quand j’ai repris cette affaire elle comptait déjà des salariés qui, pour deux d’entre eux, fêteront leurs 30 ans de présence dans l’entreprise l’année prochaine et je compte bien demander, aux services de M. Le Préfet, la médaille du travail pour ces salariés.
Par ailleurs, j’ai dédié une part importante de ma vie à la profession par mes engagements syndicaux, qui m’ont conduit à siéger dans différentes instances professionnelles et interprofessionnelles pour traiter de questions touchant notamment à l’amélioration des relations entre l’Éducation nationale et la profession ou encore en m’impliquant totalement dans la création d’un groupement d’employeurs qui aujourd’hui est reconnu pour la qualité de ses performances en matière d’emploi et de formation.
Je suis Tuteur et Maître d’apprentissage et six de mes salariés le sont également.
Je suis, chaque année, Jury d’examens et je réponds à chaque sollicitation.
Je délivre depuis cette année la formation du « Permis de Former » aux Chefs d’entreprise, Maîtres d’apprentissage et Tuteurs, formation qui, comme vous le savez, insiste particulièrement sur la pédagogie et la responsabilité du Tuteur dans le contrat d’apprentissage.
Tout ceci pour vous dire que j’applique à mon entreprise comme à moi-même des règles de conduite, qui, sans être parfaites, se veulent exemplaires en termes de respect des lois et des personnes.
Je veille en permanence au bien-être de mes salariés en me débattant avec les contraintes de ma profession et les règles imposées, c’est sans doute la raison pour laquelle ils sont fidèles à l’entreprise que je dirige.
Pour les apprentis, je suis particulièrement attentif à leur parcours, c’est sans doute la raison pour laquelle j’ai très peu d’achoppement de contrat et un bon taux de réussite aux examens qu’ils présentent.
J’ai fait ce qu’il était en mon pouvoir concernant M. LAPPRENTI et dans les limites que m’autorisent les règlements et les lois, en passant de l’écoute à la persuasion, puis de l’incitation à la sanction. Je lui ai adressé un avertissement par courrier recommandé avec copie au CFA pour sa conduite et ses absences en centre de formation.
M. LAPPRENTI a, par ailleurs, une conduite irréprochable en entreprise.
JE N’AI JAMAIS « RÉCUPERÉ » UN APPRENTI PENDANT SES COURS EN CENTRE DE FORMATION !
Cela vaut pour Monsieur LAPPRENTI ainsi que pour la cinquantaine d’apprentis que j’ai formés dans ma carrière.
Je ne demande pas de médaille, ni de reconnaissance je n’ai fait que mon travail.
Cette sanction préjuge sans avoir besoin d’en faire la preuve, que les chefs d’entreprise sont coupables en cas de désamour ou de désintérêt des élèves pour leur centre de formation.
C’en est assez ! Je refuse ces préjugés, je refuse cette sanction car sa simple existence met en cause mon honnêteté et ma probité.
C’est la raison pour laquelle, je vous demande de bien vouloir revenir sur cette décision et me rétablir dans mes droits. »