
Témoignage de François Taillandier, hôtelier à Angers et président de CPIH 49
« Il faut protéger les entreprises »
Elles sont créatrices d’emplois, de richesse et participent par leurs cotisations à la solidarité nationale. Actuellement, les professionnels de l’hôtellerie-restauration sont soumis à une concurrence “sauvage” et déloyale d’un nombre croissant de particuliers et d’associations. Bien souvent, sans autorisation, sans contrôle, ces prestataires amateurs proposent les mêmes prestations que les professionnels, sans être soumis aux mêmes règles.
La formation, l’hygiène, la sécurité, l’accessibilité, la fiscalité y sont peu ou pas respectées. C’est le cas du “meublé touristique en ville” ouvert sans autorisation, mais que l’on retrouve sur les sites de locations.
Des résidences hôtelières défiscalisées qui font de la location à la nuitée. Des tables d’hôtes chez les particuliers, qui ont les allures d’un restaurant, sans les contraintes. Des food-truck, qui viennent faire de la vente à la sauvette en face d’un établissement professionnel.
C’est aussi le cas des clubs et associations qui enchaînent tous les week-ends les soirées paëlla, méchoui, etc.
Si l’on veut que les entreprises continuent à jouer leur rôle social et économique, il est urgent d’encadrer les activités paracommerciales. Sans quoi, ne luttant pas avec les mêmes armes, les entreprises pourraient bientôt perdre la partie.
Témoignage de Jean-Claude Vrignaud, président des Restaurateurs à la CPIH 49
La cour des comptes de la Sécurité sociale vient de mettre en exergue la fraude sociale, notamment celles aux cotisations sociales qui s’élèverait à près de 20 milliards d’euros. Encore une fois, les métiers de la restauration et du bâtiment sont pointés du doigt. Il est toujours plus facile de contrôler les établissements qui ont « pignon sur rue » au lieu de s’attaquer à tous ceux et celles qui ne déclarent pas les recettes issues des activités paracommerciales telles que présentées par mon collègue François Taillandier.
Qu’attend le gouvernement pour s’attaquer réellement à ce fléau qui pourrait lui rapporter des sommes considérables ? Il faudrait d’abord qu’il fasse le ménage devant sa propre porte avant de dénigrer une profession qui croule sous le poids des charges sociales et fiscales. L’augmentation des redressements et des liquidations judiciaires dans notre secteur en est la triste preuve.
Il n’y a pas si longtemps, Thomas Thevenoud, en charge du dossier TVA en restauration, accusait la profession de n’avoir pas joué le jeu et d’avoir triché auprès du consommateur.
Appliquait-il pour lui, le fameux adage « FAITES CE QUE JE DIS et PAS CE QUE JE FAIS » ? FÊTE DE LA GASTRONOMIEVendredi 26 septembre : La Brasserie de la Gare et les restaurateurs du centre-ville d’Angers ont proposé un menu angevin, les produits locaux étaient cuisinés selon les recettes angevines.
Vendredi 26 septembre : Christophe Lefevre du Domaine de la Blairie a proposé un atelier « Cuisiner les produits du terroir », truite aux écrevisses, chou rouge confit à l’anjou et le traditionnel pâté aux prunes.
Samedi 27 septembre : M. Lefebvre, chef de La Toque Blanche aux Rosiers-sur-Loire a proposé un atelier culinaire autour de l’emblématique champignon.
Dimanche 28 septembre : Dominique Dupré, chef du Pélican à Vernantes a proposé des ateliers culinaires puis dégustation, pour les grands à 11h : Choucroute de la mer et son beurre blanc et les petits à 15h : Mignardises, choux et tartelettes.
Nouvelle composition du bureau De la CPIH 49
Président général :
François Taillandier, Grand hôtel de la Gare à Angers
Vice-président Branche Hôteliers :
Jean-Luc Huez, hôtel-restaurant La Croix Cadeau à Avrillé
Vice-président Branche Restaurateurs :
Jean-Claude Vrignaud, Auberge du Gribou à la Tessoualle
Secrétaire générale :
Clarisse Besnard, la Table du Moulin à Champtocé-sur-Loire
Trésorier :
Patrick Claude, le Relais d’Anjou à St Georges-sur-Loire
CONTACT CPIH 49 :
2 Square La Fayette - 49000 Angers
Tél. : 02.41.87.51.79 - Email : cpih.49@wanadoo.fr.
Site : www.cpih-france.fr/cpih49RENCONTRE AVEC...
François Taillandier, président de la CPIH 49
Depuis 1972, la CPIH 49 représente plus de 300 entreprises du Maine-et-Loire. François Taillandier, exploitant le Grand Hôtel de la Gare à Angers, a été élu président de la CPIH 49 en juin denier et prend ainsi la succession de Robert Touchet, après 20 ans de mandat départemental. Quel est le contexte économique dans votre région pour les restaurateurs et hôteliers ?
Comme pour tous les secteurs commerciaux, nous n’échappons pas au contexte économique général. Nos chiffres d’affaires et nos trésoreries sont extrêmement tendus. L’année 2014 devrait être stable par rapport à l’année dernière, mais toujours en deçà des chiffres de 2008. Nos établissements restent fréquentés, mais de façon de plus en plus irrégulière. Les tickets moyens sont plus faibles. La particularité de notre département à dominante rurale est d’avoir une bonne répartition de l’offre restauration, mais une forte concentration de l’hôtellerie sur la ville d’Angers. La clientèle des hôtels y est à 80 % professionnelle. En revanche, dans l’est du département, autour de Saumur, nous avons plus de clientèle touristique, avec une forte hausse de fréquentation en été, notamment grâce au circuit des châteaux de la Loire, mais surtout grâce à la récente marque « Loire à vélo » qui connaît un franc succès, allant bien au-delà de notre département.
Quels sont les principaux sujets qui préoccupent la profession actuellement dans le Maine-et-Loire ?
Tout d’abord, nous souffrons d’une fluctuation des fréquentations sans visibilité. Même une semaine à l’avance, nous ne pouvons rien prévoir, ce qui implique une véritable inquiétude. Cet attentisme, ce manque de confiance est chronique, tant au niveau de l’entrepreneur qu’au niveau du client.
Dans ce contexte, les professionnels sont exaspérés par le paracommercialisme, qui est devenu la plaie de notre profession. Avant la crise, on n’y prêtait pas trop attention, mais avec les tensions économiques et les facilités offertes aux particuliers par Internet, c’est devenu insupportable. Et ce fléau est encore plus fragilisant pour nos entreprises situées en zone rurale.
Alors que la fréquentation des hôtels est en baisse dans le Maine-et-Loire depuis la crise de 2008, des projets de construction d’hôtels ont émergé dans l’agglomération angevine… Où en est-on ?
Le projet de déplacement du centre de congrès a heureusement été abandonné pour des raisons budgétaires. Mais des résidences hôtelières se sont implantées, bénéficiant d’avantages fiscaux et usant d’une véritable agressivité commerciale. C’est aussi de la concurrence déloyale. Ils se définissent comme lieu de « résidence », c’est-à-dire où on reste un certain temps, et se permettent de vendre des nuités uniques à 28 €, en misant sur des taux d’occupation maximums… Comment lutter contre cela ? Nos taux d’occupation moyens sont de 54 %, avec un encart de + 10 % sur les chaînes intégrées. On ne peut pas tenir le coup, surtout si des projets tels que l’actuelle zone d’aménagement « Gare 7 » avec ses 120 chambres supplémentaires voient encore le jour.