La chaleur estivale n’a pas profité à la filière HCR

La chaleur estivale n’a pas profité à la filière HCR

Après un début d’année morose, l’activité économique française se stabilise au 3e trimestre 2013. La confiance des ménages se ressaisit au cours de la saison estivale grâce notamment au faible niveau de l’inflation. Toutefois, la pression fiscale demeure élevée et le marché du travail reste tendu. L’amélioration du climat des affaires mis en avant par les enquêtes de conjoncture de l’Insee laisse préjuger d’une nouvelle embellie de l’activité française en fin d’année 2013.L’ensoleillement enregistré lors de l’été n’a cependant pas permis à l’activité de la filière HCR de se redresser. Le chiffre d’affaires de la profession s’affiche encore en baisse entre le 3e trimestre 2012 et le 3e trimestre 2013 : – 3 % sur l’ensemble des métiers. L’hôtellerie (hors hôtels-restaurants) fait figure d’exception, bénéficiant d’une légère hausse ce trimestre : + 1 %. Les autres métiers accusent des baisses, limitées pour les hôtels-restaurants et les brasseries (à hauteur de – 2 %) et plus significatives pour les restaurants (– 3,5 %) et les cafés-bars (– 4,5 %). La situation des traiteurs demeure particulièrement délicate au cours de la saison estivale (– 8 %.)
La tendance annuelle avoisine toujours – 3,5 % à l’issue du trimestre sous revue. Ce faible dynamisme concerne l’ensemble de l’hexagone. À noter toutefois que les professionnels implantés en Île-de-France et sur la façade Atlantique connaissent de moindres difficultés que leurs confrères des autres régions.
Au cours de la saison estivale, la majorité des intervenants font une nouvelle fois état d’une stabilisation de leurs marges. La part des professionnels percevant une baisse de cet indicateur reste plus nettement supérieure à celle des professionnels constatant une hausse (respectivement 34 % contre 10 %). La situation de la trésorerie redevient critique ce trimestre puisqu’elle se dégrade pour 40 % des intervenants interrogés.
Les difficultés actuelles de la filière HCR s’expliquent toujours par la diminution conjointe de la fréquentation des établissements et du ticket moyen.
Ces difficultés devraient persister en fin d’année. À l’exception des professionnels implantés en Île-de-France qui comptent sur une reprise au 4e trimestre, les intervenants des autres régions sont nettement plus nombreux à anticiper une baisse de leur chiffre d’affaires pour les prochains mois qu’à envisager, au contraire, une amélioration.










ENSEMBLE DE LA PROFESSION


Toujours pas d’amélioration


• Malgré un environnement économique plus porteur et un ensoleillement exceptionnel, les professionnels de la filière HCR accusent de nouvelles baisses au cours de la saison estivale. Le chiffre d’affaires recule de 3 % au 3e trimestre 2013 comparé au même trimestre de l’année précédente. La tendance annuelle avoisine toujours – 3,5 % à l’issue de l’été.
• Seule l’hôtellerie (hors hôtels-restaurants) enregistre un timide regain d’activité lors du 3e trimestre 2013 : + 1 % à un an d’intervalle. L’activité des autres métiers reste en berne au cours de l’été. Les hôtels-restaurants ainsi que les brasseries enregistrent un recul modéré de leur chiffre d’affaires, à hauteur de – 2 % ce trimestre. La baisse apparaît un peu plus marquée pour les restaurants (– 3,5 %) et pour les cafés-bars (– 4,5 %). Quant aux traiteurs, ils rencontrent à nouveaux d’importantes difficultés, leur chiffre d’affaires chutant de près de – 8 % au cours de l’été.
• Cette baisse de l’activité se retrouve sur l’ensemble des régions. Les difficultés sont de moindre ampleur pour les professionnels implantés sur la façade atlantique et en Île-de-France.


Restauration










• La stabilisation de leur activité anticipée par les professionnels de la restauration à l’issue du printemps ne s’est pas concrétisée. En effet, le chiffre d’affaires continue de se dégrader entre l’été 2012 et l’été 2013, à hauteur de – 3,5 %. Le rythme annuel d’évolution reste mal orienté puisqu’il avoisine encore – 4 %.










• La forte baisse de l’activité des traiteurs enregistrée au printemps persiste au cours de l’été. Le chiffre d’affaires recule de – 7,5 % à un an d’intervalle. Sur l’ensemble des douze derniers mois, l’activité des traiteurs affiche une baisse de 5 %.










• L’ensemble des régions accuse de mauvais résultats. Cependant, l’ampleur de la baisse s’avère plus significative dans le Centre et le Nord-Normandie que dans l’Est.










Les perspectives d’activité toujours pessimistes



  • Globalement, les professionnels se montrent inquiets quant à l’évolution de leur activité pour la fin d’année 2013.

  • Seuls les intervenants implantés en Ile de France envisagent sereinement les mois à venir. Leurs confrères des autres régions appréhendent au contraire un recul de leur activité au 4e trimestre 2013, notamment pour ceux travaillant dans l’Ouest et dans l’Est.

  • Au vu des difficultés rencontrées par les professionnels du secteur, les prévisions d’embauches de salariés permanents se contractent sensiblement ce trimestre (6 % contre 14 % un an auparavant). Les responsables prévoient en revanche de recourir aux saisonniers en fin d’année.


Tout fout le camp ?


Indicateurs en baisse
La diminution toujours sensible de la fréquentation des établissements explique en grande partie le faible dynamisme de la restauration enregistré cet été. Près de la moitié des professionnels interrogés soulignent une baisse de cet indicateur à un an d’intervalle.
La part d’intervenants percevant à la baisse leur ticket moyen est nettement plus important (36 %) que la part d’intervenants faisant état d’une hausse (10 %).


Pessimisme
Les résultats enregistrés au 3e trimestre ont été décevants et ont surpris les restaurateurs qui étaient plutôt sereins à l’issue du printemps. Désormais, ils sont nombreux (41 %) à craindre que le 4e trimestre 2013 soit à l’image du reste de l’année : en repli.


Pas de fausses joies !



  • La situation de la trésorerie qui s’était rétablie lors du printemps se détériore à nouveau au cours de l’été. Plus d’un tiers des responsables mettent en évidence une dégradation de leur bilan financier, alors que moins d’un cinquième perçoit une amélioration de cet indicateur.

  • Le regain d’activité des hôtels pourrait être de courte durée. Plus de 40 % des hôteliers craignent une baisse de leur chiffre d’affaires en fin d’année et seulement 14 % anticipent, au contraire, une hausse. L’activité des hôtels-restaurants devrait également se détériorer au cours des mois à venir, puisque seuls 20 % des responsables comptent sur une hausse alors que près d’un sur deux prévoit une baisse.

  • Les prévisions d’activité au prochain trimestre se révèlent négatives pour l’ensemble des régions à l’exception de l’Île-de-France.

  • L’inquiétude des hôteliers concernant leur activité pour la fin d’année se transcrit sur les perspectives d’embauche. Très peu de professionnels prévoit d’intégrer de nouveaux salariés au 4e trimestre 2013.


Une érosion sans merci



  • À l’instar des précédents trimestres, c’est à nouveau le cumul d’une forte réduction de la fréquentation et d’une diminution de la valeur du ticket moyen qui explique les mauvaises performances des professionnels du débit de boisson enregistrées cet été.

  • Près de la moitié des professionnels remarquent une diminution du nombre de clients et plus d’un tiers font état d’une contraction du ticket moyen. En revanche, seule une part limitée de professionnels font état d’une hausse pour ces deux indicateurs.

  • Le solde d’opinion des professionnels des débits de boisson varie très fortement selon les régions. L’essentiel des responsables implantés dans l’Est et dans l’Ouest pensent que leur chiffre d’affaires va continuer de se dégrader au cours des mois à venir. Les responsables interrogés dans le Sud, le Centre et en Bourgogne/Rhône-Alpes apparaissent également inquiets. En revanche, les intervenants implantés en Île-de-France se montrent plus partagés en ce qui concerne l’évolution de leur activité en fin d’année.