Baisse des prix...
C'est la première baisse des prix dans la restauration enregistrée depuis 1970 ! Depuis le mois de juillet, la baisse a été de 1,4 %. Le rapport remis par la DGCCRF établit que 55 % (contre 52 % en juillet) des restaurants (chaînes comprises, il est vrai pour 13 % du panel), ont baissé les prix sur au moins 7 produits (échantillon de 3 670 restaurants et 216 501 prix relevés).
A cela s'ajoutent les 10 % de restaurants qui ont affiché des baisses de prix sur moins de 7 produits. Au total, 65 % des restaurants ont baissé des prix.
La vitrophanie reste peu goûtée avec un taux d'affichage de 37 % qui donne l'impression que les restaurateurs n'ont pas baissé leurs tarifs.
Investissement et maîtres-restaurateurs : encourageant
Si l'on ne possède pas encore de chiffre quant au nombre de PPRM (Prêt participatif pour la modernisation de la restauration), les professionnels semblent s'activer pour acquérir le titre de maître-restaurateur. 550 ont été à ce jour labelisés et, fait encourageant, le nombre d'audits préalables est en hausse de 33 % entre juillet et octobre, annonçant des dizaines de titres pour les mois à venir. L'objectif de 1 000 MR pour le printemps paraît tenable.
... malgré un commentaire qui peut faire sourire
Les média n'ont pas manqué d'extraire du communiqué de Bercy cette statistique montrant, chiffres Insee à l'appui, que les prix dans la restauration avaient crû de 26 % depuis 1999, alors que l'indice général n'aurait pris que 18 %. Un encadré ne suffirait pas à en discuter mais le consommateur sait bien que certains prix ont plus que doublé depuis le passage à l'euro, notamment dans l'alimentaire. Les mêmes médias ont eu moins d'empressement à évoquer la flambée des coûts matière sur la même période.
Volet social : une avancée historique
Après plusieurs mois de négociation souvent tendues, les partenaires sociaux sont arrivés à un accord le 15 décembre. Les représentants patronaux de la restauration ont conclu les accords dont il faut rappeler les principaux points :
- hausse générale des salaires, avec une moyenne de 5 % sur la grille ;
- prime TVA annuelle de 2 % du salaire annuel, plafonné à 500 euros (les organisations patronales ayant obtenu que cette prime soit liée à la reconduction de la TVA à 5,5 %)
Hausse de salaire et primes cumulées, les accords sociaux amènent une hausse de pouvoir d'achat annuel de 600 euros pour un salarié au smic. Pour un employé qualifié, la hausse s'établit à 1 500 euros. Ces primes seront perçues à hauteur de 50 % dans les hôtels-restaurants et à hauteur de 25 % pour les salariés des hôtels. Les saisonniers en bénéficieront dès la 2ème saison dans une même entreprise.
- la création d'une mutuelle santé
- deux jours fériés supplémentaires.
A quel moment de l'Histoire a-t-on observé de telles avancées ?
Formation/emploi : qui dit mieux ?
Depuis juillet 2009, les contrats de professionnalisation passés sont en hausse de 5,6 %. Au 30 novembre, les contrats d'apprentissage étaient plus nombreux de 4,6 % qu'en 2008, avec 1 276 apprentis de plus. Des chiffres qui peuvent passer pour de simples variations annuelles et qui nous mettent loin des 40 000 apprentis à trouver en trois ans. Mais dans l'actuel conjoncture, quelle profession a fait mieux ?
N'oublions pas non plus la mission Marcon dont naîtront des pistes nouvelles pour attirer des jeunes dans le métier. Nous verrons quelles suites l'Etat voudra bien leur donner.
Tous comptes faits...
Le coût du passage de 19,6 % à 5,5 % de la TVA en restauration a été chiffré "brut" par Bercy à 3 milliards d'euros par an. Sur ces trois milliards, 400 millions d'euros ressortissent de secteurs hors restauration profitant de la TVA à 5,5 % (cafétérias, stations-services...). Le manque à gagner pour l'Etat dû à la TVA à 5,5 % s'élève donc à 2,6 milliards d'euros. A ces 2,6 milliards, il convient de soustraire les aides Sarkozy, supprimées le 1er juillet et dont le coût s'élève à 600 millions d'euros. Le "coût" pour l'Etat se chiffre donc à 2 milliards d'euros.
Avec l'accord social, les partenaires estiment que 1 et plutôt 1,2 milliards d'euros vont être reversés aux salariés. Il reste donc 800 millions d'euros qui se ventilent entre les baisses de prix et les investissements des restaurateurs pour moderniser leur outil de travail.
Les promesses du Contrat d'avenir sont devenues une réalité. Qui peut encore parler de "cadeau" fait aux restaurateurs ?
