AGrasse, certains professionnels savent prendre des risques et aussi des initiatives énergiques. Acheter les murs de magasins abandonnés pour y créer de véritables boutiques, c'est la stratégie d'Eric et Françoise Ramos, propriétaires de l'hôtel du Patti** (le plus grand nombre de chambres de la ville, avec un effectif de 17 salariés). Le couple a ainsi déjà acquis quatre boutiques (alimentation bio, savons cosmétiques, décoration intérieure, marché paysan). «Même si l'on n'y gagne pas ou peu, on anime le centre historique, et un jour, on les revendra à de véritables commerçants qui ont envie de bien bosser !», déclare Eric qui réalise un CA de 1,3 M#euro; avec l'hôtel et une croissance de 18,47% au cours du dernier semestre (420 000 #euro; investis en 2005 dans la décoration des chambres). Au départ, les Ramos étaient montrés du doigt : «Il ne faut pas avoir peur de bouger et savoir se détourner des jaloux, d'autant plus que cela profitera à tous.» Apprécié, Eric Ramos l'est par sa clientèle, mais aussi par tous ceux qui travaillent comme lui dans les règles de l'art. Ce proche des grandes pointures comme son ami Alain Llorca est connecté aux tour operators afin de remplir son hôtel tout au long de l'année : «Nous n'avons pas ici le potentiel pour 70 chambres, alors j'organise moi-même des circuits pour les groupes : marchés de Noël et visite des crèches, ou bien parcours gastronomique au Louis XV, chez Llorca, L'Oasis, la Palme d'Or...(il lui arrive aussi parfois de les organiser dans sa Bourgogne d'origine pour des Américains demandeurs) avec toujours quelques surprises à la clé susceptibles de sublimer le visiteur !». En août par exemple, son hôtel a été rempli par des groupes de Russes de dernière minute. «Je ne sentais pas trop bien l'été, avoue-t-il, mais cela s'arrange toujours si l'on va chercher le client ailleurs !».
30 Sep 2006