Dans l'après-midi du 10 mars, le président de l'UMIH André Daguin a rencontré le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin pour mettre au point les derniers détails relatifs à l'allègement de charges sociales dont doivent bénéficier les restaurateurs (1,5 milliard d'euros entre le 1er juillet 2004 et le 31 décembre 2005). «Nous nous sommes attachés à ce que tous ceux qui auraient été concernés par la baisse de la TVA bénéficient de cette mesure ou d'une variante de cette mesure», indique André Daguin. «C'était notre condition de base et elle n'était pas négociable. Il y a donc des abaissements de charge, des mesures pour le conjoint collaborateur et un dispositif pour les patrons indépendants qui n'ont pas de salarié. La prime de 150 euros, qui n'est pas d'ailleurs une prime, mais un abaissement de charge sociale, sera par salarié et par mois, mais elle dépendra de la part de la restauration dans le chiffre d'affaires. Si un restaurant ne vend que de l'eau, ce sera 150 euros, mais si ses ventes de vins représentent 20 % de son chiffre d'affaires, il ne touchera que 80 % de cette somme. Si vous avez un hôtel et un restaurant et si ce dernier réalise la moitié de votre activité, avec une part du vin, au sein de la restauration, de 20 %, vous aurez 40 % de la prime.» Dans la plupart des cas, sauf exception démontrable, la règle des 80/20 devrait être appliquée pour les restaurants. A noter que la vente des boissons non alcoolisées sont inclues dans la partie restauration. Pour les cafés, une règle de 50/50 sera appliquée. Un régime spécifique est prévu pour les discothèques. S'ils ont un restaurant, c'est la règle 80/20 qui s'appliquera pour cette partie là et pour l'autre, c'est la règle 50/50. Au total, compte tenu des baisses de cotisations déjà existantes, l'aide de l'Etat dépasserait les 500 euros par mois pour les salariés au salaire minimum, pour revenir à environ 400 euros par mois pour ceux qui touchent 1 700 euros. «Nous sommes sortis contents parce que personne n'a été oublié et parce que M. Raffarin nous a réaffirmé que la baisse de TVA était l'objectif essentiel et qu'à son avis, elle pourrait arriver plus tôt qu'en 2006. La baisse de la TVA devrait être à nouveau examinée en mai ou en juin et le passage en annexe K est toujours possible. De plus, Bruxelles reconnaît que puisqu'il est déjà difficile de se mettre d'accord à quinze, il le sera bientôt impossible à vingt-cinq. C'est pour cette raison que la Commission envisage l'élargissement du principe de subsidiarité, c'est-à-dire les domaines où les Etats peuvent prendre des décisions unilatéralement. La restauration en fait partie et nous maintiendrons notre pression pour arriver à ce résultat.» La baisse de charge, prévue par ce nouveau dispositif, s'appliquera à partir du premier juillet 2004. «Mais vous verrez que les patrons commenceront à embaucher avant. En France, le secteur emploie 600 000 salariés et 200 000 non salariés. En Allemagne, ils sont un million trois cent mille et en Grande-Bretagne un million sept cent mille. Les marges de progrès sont donc importantes. Les experts de Matignon eux-mêmes pensent que cette mesure va créer beaucoup d'emplois. Je le crois aussi et nous ferons tout pour y arriver. Un observatoire de l'embauche sera mis en place par l'UMIH et le gouvernement et il devrait commencer à fonctionner à l'automne».
31 Mar 2004