Industrie Hôtelière

Mort programmée du titre de maître-restaurateur

Alors que le titre de maître-restaurateur, créé en 2007, peine à s’imposer, avec seulement 3 000 professionnels qui arborent la plaque, une nouvelle disposition risque de venir sonner le glas de cette distinction.
En effet, il est question d’imposer aux maîtres-restaurateurs le décret du « fait maison », a annoncé Florian Aymonin-Roux, chargé de mission commerce et restauration à la Direction générale des entreprises, qui opère sous l’autorité du ministre de l’Économie, lors d’un débat organisé par le Syndigel (fédération de commerce et distribution des produits surgelés), le 29 mai dernier à Paris.
Rappelons que le nouveau décret du « fait maison » nécessite une cuisine entièrement élaborée à partir de produits frais, c’est-à-dire de produits crus cuisinés sur place (lire "Réactions suite au nouveau décret du « fait maison »" et "Le « fait maison » simplifié par un décret"), alors que le cahier des charges de maître-restaurateur impose « des produits acquis majoritairement frais », soit une part de 51%.
Interrogé sur le sujet, Florian Aymonin-Roux s’est voulu rassurant en indiquant que ces nouvelles obligations ne concerneraient que les nouveaux maîtres-restaurateurs. Mais qu’en sera-t-il des renouvellements du titre, qui interviennent tous les quatre ans ? Les 3 000 maîtres-restaurateurs devront-ils alors passer à 100 % de produits frais ? Si ce titre décerné par l’État présente l’avantage de bénéficier d’un crédit d’impôt, la nouvelle disposition ne laissera aucune marge de manœuvre aux restaurateurs pour recourir à certains produits spécifiques non prévus au cahier des charges.
Une contrainte supplémentaire qui s’ajoute aux nombreux critères d’obtention (34 points à satisfaire), aux frais d’audit, et qui risque ainsi de porter le coup de grâce à ce titre dont la sauce n’a jamais vraiment pris.

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