Industrie Hôtelière

Les taux de TVA réduits de nouveau sur la sellette

Francis Luzin, Directeur de la publication © Kasia Kozinski

Une épée de Damoclès plane sur les hôteliers et les restaurateurs depuis que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a récemment déclaré devant la commission des finances de l’Assemblée nationale vouloir se pencher sur les taux réduits de TVA. Une annonce qui intervient alors que l’Institut des politiques publiques vient d’indiquer que les restaurateurs n’ont pas rempli leur part de contrat et ont surtout utilisé la baisse de TVA pour augmenter leurs bénéfices (lire page 12). Des taux de TVA réduits qui sont également régulièrement remis en cause par la Cour des comptes. Des conclusions qui occultent totalement le coût des mises aux normes pour les professionnels et la hausse des prix des matières premières.

Un sempiternel débat qui fait également fi de l’impact de la baisse de la TVA sur l’emploi dans la restauration – avec 58 000 emplois créés en deux ans suite à la mise en place du taux réduit de TVA –, selon le Groupement national des indépendants.

Toute hausse du taux de TVA se traduirait par une augmentation des prix pour les consommateurs et impacterait immédiatement la compétitivité des CHR et donc l’emploi. Le secteur, rappelons-le, fait partie des principaux employeurs de ­l’Hexagone. À 10 %, le taux de TVA en restauration (sur place) est identique à ­celui de l’Italie et de l’Espagne. L’augmenter reviendrait à faire perdre un avantage concurrentiel à la France. À l’heure où les destinations européennes sont pleinement en concurrence, nous devons nous donner les moyens pour que notre pays reste la première destination mondiale du tourisme !

Parmi les autres pistes de réforme envisagées par nos politiques, la taxation des contrats courts. Présentée pour réduire la précarité sur le marché du travail dans le cadre de la réforme de l’assurance-chômage, cette mesure ne tient pas compte des réalités économiques du secteur du tourisme. La mobilisation de tous et des représentants de la profession est indispensable pour donner au secteur les moyens de rester compétitif !

Francis Luzin

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