Industrie Hôtelière

La fonctionnarisation de la formation

Comme toutes les réformes qui bouleversent l’économie d’un secteur le Droit Individuel à la Formation part d’une idée généreuse et d’une certaine logique technique. Pour améliorer la professionnalisation des salariés, il faut davantage de formation et impliquer davantage ces salariés dans l’évolution de leur carrière. D’où un droit individuel à la formation. Mais ces bonnes intentions et ces logiques techniques ont souvent des conséquences que les législateurs n’avaient pas prévu ou ne voulaient pas prévoir.

La réforme sur le droit du licenciement instaurée en 1975 par un certain Jacques Chirac en reversant le poids de la preuve du bien fondé de la rupture du contrat a vidé de son sens contractuel le droit du travail français. D’où une rigidité croissante de l’emploi en France qui a été en bonne partie à l’origine d’un chômage structurel inexplicable économiquement, qui handicape depuis 25 ans le dynamisme de notre pays.

Le droit à la formation lancé dès 1971 par un certain Jacques Delors s’est peu à peu transformé en une mécanique administrative lourde et complexe qui n’a pas donné une technicité supérieure aux salariés français par rapport aux salariés des pays développés qui ne bénéficiaient pas d’obligations légales similaires.

La formation est un composant vital pour le dynamisme d’une entreprise. Lui donner un caractère administratif et en faire un enjeu de la revendication sociale ne peut qu’atténuer son efficacité. Le droit individuel à la formation qui donne le pouvoir au salarié en matière de formation ne va pas avoir des effets positifs sur la technicité de l’ensemble du secteur, comme toutes les mesures administratives pour favoriser l’emploi n’ont pas fait baisser le niveau de chômage, bien au contraire. L’Etat a appliqué aux entreprises privées son schéma fonctionnarisé à la formation, comme si cet Etat s’était illustré par son dynamisme durant les trente dernières années.

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