Industrie Hôtelière

Inquiétudes sur le remboursement des PGE

© Kasia Kozinski

Alors que les restrictions sanitaires s’assouplissent et que la levée du pass vaccinal pourrait intervenir dans les prochaines semaines d’après les récentes déclarations du ministre de la Santé, Olivier Véran, le secteur de l’hôtellerie peut envisager plus sereinement son avenir.
Les vacances d’hiver s’annoncent particulièrement satisfaisantes pour les professionnels du tourisme et le milieu de l’hôtellerie, de nombreuses stations de montagne faisant le plein. Les Français ont une formidable envie de vacances, de s’évader, relève Didier Arino, directeur de Protourisme, comme en témoigne le bon niveau des réservations pour les vacances de printemps et même d’été. Néanmoins, les professionnels du tourisme et les hôteliers français doivent continuer à être vigilants sur leur rapport qualité-prix et la qualité de leurs prestations alors que 30 % des vacanciers envisagent de partir à l’étranger cette année.

Si les voyants d’activité passent au vert pour de nombreuses destinations, les hôteliers restent mobilisés sur plusieurs sujets comme ceux en lien avec les ressources humaines qui restent au cœur des préoccupations (voir ci-dessous), les Prêts garantis par l’État (PGE) dont l’étalement des remboursements sur 10 ans contre 6 auparavant apparaît problématique. Cet allongement des échéances risque de conduire nombre d’hôtels à être fichés « non-performing loans », c’est-à-dire dont le crédit devient risqué (Voir Remboursement des PGE dans Entretien Serge Cachan), pénalisant d’autant leur investissement.
Dans un contexte où la France est en concurrence avec les autres pays européens, cette capacité d’investissement des acteurs du tourisme et de l’hôtellerie est plus que jamais essentielle pour faire face aux enjeux de demain. « Nous continuons à interpeller le gouvernement sur ce sujet des PGE, d’autant plus crucial qu’il se cumule à l’absence de clientèles de ces derniers mois », a mis en avant Serge Cachan, le président de l’AhTop qui compte quelque 30 000 adhérents, en soulignant le risque de non-investissement pour de nombreuses entreprises alors que la demande touristique va être croissante ces prochaines années, portée par les grands événements comme les JO de 2024.

 

Une aide « renfort » pour les restaurants et les débits de boissons ayant des activités mixtes pour lesquels l’activité de danse est prépondérante

Un décret n° 2022-3 du 4 janvier 2022 institue une aide « renfort » visant à compenser certaines charges pour les entreprises dont l’activité est interdite d’accueil du public à la suite des restrictions sanitaires mises en place pour faire face à l’épidémie de Covid-19 (sont concernés par ce dispositif d’aide uniquement les restaurants et les débits de boissons ayant des activités mixtes pour lesquels l’activité de danse est prépondérante).
Dans le détail, cette aide est accessible aux entreprises remplissant les conditions suivantes :
• avoir été créées avant le 31 janvier 2021 ;
• avoir fait l’objet d’une interdiction d’accueil du public au mois de décembre 2021 ;
• avoir subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50 %.
L’aide au titre de la période éligible de décembre 2021 est égale à 100 % du montant total des charges dites « renforts ». Elle est limitée, conformément au plafond européen de l’encadrement temporaire, à 2,3 millions d’euros. Ce plafond prend en compte l’ensemble des aides versées depuis mars 2020 au titre de ce régime, notamment le Fonds de solidarité.
Les demandes d’aide pourront être déposées, par voie dématérialisée sur le site impots.gouv.fr, entre le 6 janvier 2022 et le 6 mars 2022.

 

Francis LUZIN,
Directeur de la publication

Quitter la version mobile