Après l’échec des négociations entre partenaires sociaux la semaine dernière, l’État a décidé de reprendre la main et va édicter seul les règles d’assurance chômage.
Le Premier Ministre Édouard Philippe et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud ont présenté le 26 février dernier le calendrier, la méthode ainsi que les pistes retenues par l’exécutif pour la réforme de l’assurance chômage.
A l’issue d’une série de rencontres bilatérales sous forme de « concertations » avec les syndicats et le patronat, le gouvernement présentera « au printemps » plusieurs mesures, a déclaré Édouard Philippe à Matignon. Elles seront ensuite mises en œuvre par un décret « à l’été 2019 », sans besoin d’un accord des partenaires sociaux ni des parlementaires.
Le gouvernement a d’ores et déjà prévenu le patronat qu’il envisageait de maintenir la piste du bonus-malus pour les entreprises qui abusent des contrats courts « Personne n’ayant proposé une meilleure solution » a indiqué le premier ministre.
Selon l’exécutif, cette mesure de modulation des cotisations chômage des entreprises en fonction de leur recours aux CDD, soutenue par les syndicats de salariés, doit permettre de « réduire le recours aux contrats courts » et donc « la précarité des travailleurs » a déclaré Édouard Philippe.
Du côté du patronat, la CPME qui craint les « dommages collatéraux » que provoqueraient cette mesure contraignante pour les petites entreprises et les saisonniers, présentera quand elle sera reçue au ministère du Travail, « une alternative » au bonus-malus pour améliorer le sort des personnes en situation de précarité tout en incitant les entreprises à privilégier les contrats de plus longue durée.
1 mars 2019