7 800, c’est le nombre d’amateurs de bières artisanales qui ont arpenté les étages de la Maison de la Mutualité du 30 juin au 2 juillet dernier, à l’occasion du premier Mondial de la Bière à Paris. L’événement a réuni pendant 3 jours quelque 100 brasseurs représentant 20 nationalités venus présenter plus de 500 bières.
« La France comptait une centaine de brasseries artisanales en 2007. 10 ans plus tard, il y en a environ 1 200. C’est une véritable explosion ! » souligne Luc Dubanchet, fondateur d’Omnivore, marque de GL Events, organisateur de l’événement. À l’échelle mondiale, le marché de la bière représente, selon lui, « 700 Mrds $, dont 3% pour la bière artisanale ».
« La bière est un objet culinaire à part entière »
À l’origine de cet engouement, « il y a un nouveau public en quête de produits sur-mesure, à la recherche d’une histoire et d’un travail précis. Cela s’inscrit dans la tendance du retour au terroir et de la régionalisation », assure Luc Dubanchet.
Mais au-delà du grand public, il s’agissait pour le fondateur d’Omnivore d’attirer des visiteurs professionnels, comme des chefs et restaurateurs. « L’objectif de l’événement était aussi de montrer que la bière est un objet culinaire à part entière. Étoffer sa carte, c’est répondre à une attente de la clientèle. » Certains chefs ne cachent d’ailleurs pas leur intérêt pour ce produit, à l’image de Cyril Lignac, qui a présenté sur cet événement sa bière blonde bio baptisée Homemade.
« La bière offre une palette de saveurs élargie »
Le chef étoilé de l’Auberge du Vert Mont à Boeschepe (59), Florent Ladeyn, avait aussi fait le déplacement. Il avait pour l’occasion mobilisé l’équipe de sa cantine flamande lilloise, le Bloempot, pour nourrir les visiteurs au sein d’un restaurant éphémère. « Je suis un militant de la bière à table, car elle s’accorde très bien avec la cuisine », affirme le chef, qui proposait un menu unique à 25 € (entrée-plat-dessert) comprenant une bière sélectionnée par ses soins.
Florent Ladeyn en est convaincu : « La bière offre une palette de saveurs plus élargie que le vin, de l’acide à l’amer en passant par l’astringent. Ce qui peut être un défaut sur un vin est une qualité sur une bière. »
En outre, elle « apporte des notes exotiques », affirme celui qui voit dans cette boisson une belle façon « d’épicer » le repas. Le chef s’en sert aussi dans certaines de ses préparations comme le pain au levain, le vinaigre et le beurre fermenté. Parmi ses derniers coups de cœur houblonnés : les produits de la brasserie suédoise Omnipollo, qui a profité du Mondial de la Bière de Paris pour présenter ses brassins au public français.
13 juillet 2017